Nigérianes enlevées : les photos volées de #bringbackourgirls
. C'est l'un des mots-clés les plus
populaires du moment sur les réseaux sociaux pour réclamer le retour des
quelque 200 lycéennes nigérianes enlevées par Boko Haram il y a trois semaines.
Et pour faire une campagne virale sur internet, il faut des images fortes. Et
les plus partagées sont celles-ci :
Des images partagées par des milliers de personnes, dont la
BBC ou le chanteur Chris Brown. A l'origine, elles ont été postées par le compte ,
qui se présente comme une agence de communication en ligne basée au Nigéria. Sauf
que ces photos n'ont rien à voir avec les lycéennes enlevées. Les portraits ont
été pris au début des années 2000 en Guinée-Bissau par la photographe
américaine Ami Vitale.
On s'aperçoit alors qu'une larme a été ajoutée sur la photo originale. C'est une atteinte "au fondement du copyright et au fondement du droit moral car la photo a été modifiée. Même s'il n'y a aucun bénéfice qui est tiré, l'autorisation de la photographe devait être sollicitée ", explique Julie Jacob, avocate spécialisée dans le droit d'auteur,
Le Washington Post raconte dans un article comment la
photographe de National Geographic a découvert ses clichés sur Twitter. Elle
décide alors d'interpeller le compte Imahephzibah sur le réseau social.
Dans les médias américains et sur Twitter,
Pls check you email, thanks I got your point "@Amivee: @AMTomchak @imahephzibah created it, @chrisbrown RT'd the image.
— H.E.P.H.Z.I.B.A.H (@imahephzibah) May 7, 2014
qu'elle soutient la campagne lancée pour demander la libération des
lycéennes nigérianes. Mais elle souhaite aussi "protéger les filles qui
sont sur les photos. Et qui n'ont rien à voir avec les enlèvements et n'ont pas
été abusées ".
De son côté, @imahephzibah explique à France info qu'il "s'agissait de faire quelque chose pour que notre combat soit entendu au Nigéria car notre gouvernement n'était pas prêt à prendre des mesures ". Il précise que les photos
proviennent d'Alexia Foundation, qui promeut "la lutte contre l'injustice
sociale par le photojournalisme ".
Mais s'il n'y a plus de trace des photos dans le fil de
l'agence de communication nigériane, les photos volées continuent de circuler
sur internet.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.