Cet article date de plus d'onze ans.

Nucléaire iranien : les discussions se poursuivent dans la nuit

Les négociations sur la question du programme nucléaire iranien ont repris ce samedi à Genève etdevraient s'achever très tard dans la nuit de samedi à dimanche. Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a déclaré qu'il n'y avait "aucune certitude" qu'un accord soit conclu avec Téhéran alors que le vice-ministre iranien des Affaires étrangères a indiqué que si un accord n'est pas trouvé ce soir, les négociations seraient reportées plus tard. 
Article rédigé par Valérie Xandry
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

"Je n'ai aucune certitude qu'on puisse conclure à l'heure où je vous parle. " Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius restait très prudent samedi matin sur un éventuel accord avec l'Iran concernant son programme nucléaire.

Et pourtant, l'arrivée du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, qui rejoint ses homologues des pays occidentaux, laissait envisager un dénouement dans la journée. États-Unis, Grande-Bretagne, Allemagne, France et Russie. Tous ont fait le déplacement à Genève pour négocier avec l'Iran. En fin de journée, le vice-ministre chinois des affaires étrangères est arrivé à Genève. 

"Il n'y aura pas d'autre round" dimanche

"Les négociations ne vont pas se poursuivre demain. Soit elles se terminent ce soir, soit il y aura une autre round " a indiqué ce samedi, en début d'après-midi, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi.

"Il y a quelques points sur lesquels nous ne sommes pas satisfaits " a précisé Laurent Fabius sur France Inter (à écouter ci-dessous ). Parmi eux, le réacteur d'Arak, un réacteur à eau lourde destiné à la recherche médicale mais qui pourrait servir à produire du plutonium, un des moyens de fabriquer une arme nucléaire.

Laurent Fabius : "Je n'ai aucune certitude qu'on puisse conclure" © Radio France Gilles Halais

Autre point de tension, la présence d'uranium enrichi à 20%. "C'est beaucoup. Comment redescendre pour ce stock vers 5%, ce qui est beaucoup moins dangereux ? " a demandé Laurent Fabius. Les pays occidentaux craignent que l'Iran pousse l'enrichissement jusque 90%, un niveau suffisant pour fabriquer une bombe.Tout l'enjeu de la négociation est là : stopper ou geler le programme d'enrichissement d'uranium iranien, en échange d'un allègement des sanctions financières et pétrolières.

Inquiétudes d'Israël

"Il faut également prendre pleinement en compte les soucis de sécurité d'Israël et de la région " a également déclaré Laurent Fabius. Israël, qui selon Benjamin Netanyahou, "n'est pas tenu par cet acord et fera tout le nécessaire pour se défendre et défendre la sécurité de son peuple". Le Premier ministre israélien  n'a pas hésité à qualifier ce possible accord de "très mauvais " et a demandé au sécrétaire d'État des États-Unis, John Kerry, de "ne pas se précipiter pour signer. "

Alors que les négociations s'annoncent tendues à Genève, le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Yukiya Amano se rend lundi à Téhéran "pour renforcer le dialogue et la coopération. " Un accord pourrait bien être signé à cette occasion a déclaré ce samedi l'ambassadeur iranien auprès de l'AIEA.

En Iran aussi, un tel accord avec les pays occidentaux fait débat. Les quotidiens modérés saluent "un accord historique " alors que les conservateurs y voient un "mirage ". Face à la quasi-certitude qu'aucun accord ne sera trouvé samedi, l'hypothèse d'un nouveau cycle de négociations dans environ une semaine est envisagé. 

 

 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.