Omar, 13 ans, mutilé en Syrie, soigné à Paris
Omar affiche un look d'adolescent. Jeans, veste de survêtement et cheveux gominés. Du haut de
ses 13 ans, le jeune Syrien se fait tranquillement à la vie française
depuis quelques semaines. Iman, une franco-syrienne, a accepté de l'accueillir
bénévolement pour qu'il puisse être soigné à Paris.
Mutilé de guerre
Car Omar, avec son visage d'enfant, est déjà un mutilé de
guerre. Il a été blessé à Deraa,
dans le sud de la Syrie. Cette ville est un bastion de la lutte anti-Bachar al-Assad.
Devant l'école d'Omar, passe un cortège de jeunes gens, probablement des
étudiants. Ils défilent contre l'actuel régime syrien. "Avec un copain, on
a décidé de les rejoindre. On s'est retrouvés face à un barrage de l'armée
syrienne, des hommes de Bachar. Ils nous ont jeté des grenades et c'est là que
j'ai été blessé à la main ."
Quelques semaines après, l'adolescent se retrouve chez Iman.
Tour-Eiffel, Champs-Elysées, son hôte tente de distraire le garçon mais en
vain. "Il pense toujours à la révolution. Le gouvernement va-t-il va
changer ? Quand cela se passera-t-il ? Il parle comme s'il avait 30 ans. Il n'est
pas un enfant du tout. Ou alors un enfant guerrier ", explique Iman.
Réparer sa main en France
Lorsqu'il raconte son histoire et qu'il évoque son pays, on
sent un attachement profond, inhabituel chez un enfant de cet âge. Alors qu'il va être opéré, il ne semble pas effrayé. Il
sourit quand il pense à l'idée de réutiliser sa main droite, celle à laquelle
il ne lui reste que le pouce.
C'est le professeur Philippe Valenti, vice-président de La Chaîne de l'espoir,
association qui finance son opération, qui est chargé de lui prélever un orteil pour le greffer à sa main.
Le garçon a préféré qu'on ampute un orteil à son pied droit. Avec le
gauche, il marque des buts au foot. Finalement, il est presque comme tous les
garçons de son âge.
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