Gaza : vers "des années ou des décennies" de danger face aux bombes non explosées
Au-delà d'un bilan humain effroyable, les bombardements israéliens ont produit 23 millions de tonnes de débris, estime l'ONU. Lors des trois premiers mois de la guerre, 45 000 bombes ont été larguées sur la bande de Gaza, endommageant totalement ou partiellement immeubles d'habitation, écoles ou hôpitaux. Mais les Gazaouis ne sont pas au bout de leurs malheurs car leur territoire est désormais truffé, et pour lontemps, de bombes non explosées.
"On estime que le taux d'échec, c'est-à-dire les bombes qui n'explosent pas à l'impact, est d'environ entre 10 et 15%. Ça donne une idée de l'ampleur de la contamination", explique Anne Héry, directrice du plaidoyer pour Handicap International. Ainsi, d'après elle, ce sont à Gaza "environ 3 000 engins non explosés qui sont dans les ruines des bâtiments détruits et qui représentent un danger mortel".
Des experts sur place
Selon Anne Héry, "en Syrie, des experts ont qualifié cette situation de 'millefeuilles d'explosifs'". On peut avoir "des restes d'explosifs qui sont dans les étages, qui sont dans les ruines…, détaille-t-elle, C'est extrêmement dangereux et extrêmement long, extrêmement coûteux, donc probablement pour des années ou des décennies".
Handicap International vient d'envoyer deux spécialistes du déminage dans la bande de Gaza pour réaliser une première évaluation de l'ampleur de la contamination par des engins non explosés et notamment pour repérer les zones les plus dangereuses pour la population qui survit au milieu des ruines.
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