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Guerre entre Israël et le Hamas : le Conseil d'Etat valide l'expulsion d'une militante palestinienne

Arrivée légalement fin septembre pour tenir des conférences, Mariam Abou Daqqa a reçu mi-octobre un arrêté d'expulsion pour "menace grave à l'ordre public".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Mariam Abou Daqqa, militante du Front populaire de libération de la Palestine, le 16 octobre 2023, à Marseille. (CHRISTOPHE SIMON / AFP)

Cette fois, la sentence est sans appel. Après le tribunal administratif de Paris, c'était au tour du Conseil d'Etat de se prononcer sur l'expulsion, décidée par le ministère de l'Intérieur, de la militante palestinienne Mariam Abou Daqqa, mercredi 8 novembre. "C'est à tort que la juge des référés du tribunal administratif de Paris a suspendu l'expulsion" de la militante du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) basée à Gaza, a estimé le Conseil d'Etat.

Si la plus haute instance juridique administrative française a reconnu "qu'aucun trouble matériel à l'ordre public n'a été constaté" à l'occasion des interventions publiques de Mariam Abou Daqqa, elle a fait valoir que la militante de 72 ans est "non seulement demeurée membre du Front populaire de libération de la Palestine, mais qu'elle est une dirigeante du mouvement". Or, le FPLP "a commis, de 2002 à 2015, 13 attentats contre des civils israéliens, faisant de nombreuses victimes", a rappelé le Conseil d'Etat. L'organisation est qualifiée de "terroriste" par Israël et l'Union européenne

"Pas d'atteinte à sa liberté d'expression"

Arrivée légalement fin septembre pour tenir des conférences, la militante du FPLP avait reçu mi-octobre un arrêté d'expulsion pour "menace grave à l'ordre public". Le tribunal administratif de Paris avait suspendu cet arrêté le 27 octobre, considérant qu'il portait une "atteinte grave" à la liberté d'expression de la militante.

Il avait considéré que cette dernière n'avait "pas appelé à soutenir le Hamas, ni tenu de propos antisémites, ni commis d'agissements de provocation publique (...) à la haine". Un argument qui n'a pas convaincu le Conseil d'Etat : alors que la militante "ne peut se prévaloir d'aucune attache en France, (...) son expulsion ne peut être considérée (...) comme portant une atteinte gravement illégale à sa liberté d'aller et venir, ni, en tout état de cause, à sa liberté d'expression", a-t-il tranché.

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