Les «mères de Srebrenica» attaquent les Pays-Bas
Alors qu’elles avaient été définitivement déboutées par la cour Européenne des droits de l’homme (CDEH), d’une plainte contre un contingent de l’ONU, le 27 juin 2013, les «mères de Srebrenica» accusent maintenant les Pays-Bas d’être civilement responsables de la mort de leurs proches.
Dans leur collimateur, les Hollandais venus en mars 1994, en tant que casques bleus sous le drapeau de l’ONU, s’installer à trois kilomètres de Srebrenica. Leur mission d'alors : protéger la population musulmane des attaques de l’armée serbe en Bosnie.
Au début de l’été 1995, les habitants cherchent à rejoindre le camp de réfugiés installé par les Nations Unies. Le 11 juillet 1995, le général Ratko Mladic déclare devant les caméras de télévision: «Nous sommes aujourd’hui dans la ville serbe de Srebrenica. La veille d’un grand jour pour la Nation. Nous allons rendre la ville à la nation serbe. Le temps est venu de prendre notre revanche sur les musulmans.» Face à cette annonce de très mauvais augure, des milliers d’hommes et de garçons se précipitent hors de la ville pour fuir, par la forêt.
Dernière étape, Mladic déploie ses hommes et encercle la région : la chasse à l’homme peut avoir lieu.
En quête de justice...
Entre les deux camps, des casques bleus hollandais, peu nombreux et faiblement armés. Pas de résistance.
Près de 8.000 personnes, hommes et garçons, seront ainsi exécutées, le plus grand massacre en Europe depuis la Seconde guerre mondiale.
«Les mères de Srebrenica» reprochent aux Hollandais de n’avoir rien fait, de n’avoir protégé personne et d’avoir laissé leurs fils et leur maris se faire tuer sans coup férir. Pire, de leur avoir fait croire qu’ils étaient en sécurité avec eux.
Ainsi Hatidza Mehmedovic, une des plaignantes, assure à l'AFP: «Bien sûr, cette procédure ne va pas nous rendre nos fils et nos maris, mais elle va apporter un peu de justice.»
L’enclave de Srebrenica était en effet bien sous la protection de l’ONU lors de sa prise par les forces serbes de Bosnie.
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