Au Liban, le pape appelle à la tolérance

PROCHE-ORIENT - Alors que le monde musulman s'embrase, le pape, en visite sous haute surveillance à Beyrouth, a appelé à la tolérance. Dans l'avion qui le conduisait au Liban, vendredi 14 septembre, il a soutenu que "le fondamentalisme est toujours une falsification de la religion". Pour lui, "le message fondamental de la religion doit être contre la violence qui est une falsification".

Cette visite, la deuxième de Benoît XVI au Proche-Orient après la Terre sainte en 2009, est l'un des voyages les plus délicats du souverain pontife, âgé de 85 ans. La région est marquée par le conflit en Syrie et la montée de l'islamisme. "L'importation d'armes doit cesser une fois pour toutes. Car sans importation d'armes la guerre ne pourrait continuer" en Syrie, a-t-il encore déclaré aux journalistes dans l'avion.

Des scouts du Hezbollah sur les bords de la route

Jugeant "positif" le "cri de liberté" du "printemps arabe" qui a entraîné la chute de régimes dictatoriaux et l'arrivée au pouvoir de partis islamistes, le pape a mis en garde contre le risque "d'oublier un aspect fondamental de la liberté, la tolérance envers l'autre". "La liberté doit correspondre à un dialogue plus grand, pas à la domination des uns par les autres", a-t-il encore déclaré.

Le pape a été accueilli par les dirigeants libanais, dont le président de la République Michel Sleimane, seul chef d'Etat arabe chrétien, ainsi que de nombreux dignitaires religieux et diplomates. Le long de la route de l'aéroport, des centaines de personnes, dont des femmes en tchador et des scouts affiliés au Hezbollah pro-iranien en uniforme, se sont rassemblés pour saluer le passage du chef des catholiques.