Echec au Yémen où le président Ali Abdallah Saleh a semble-t-il refusé de signer le plan de sortie de crise, dimanche
Ce document avait été préparé par un médiateur des monarchies du Golfe. "La signature de l'accord est repoussée", a indiqué une source au sein du Conseil de coopération du Golge sans donner plus de détails sur un nouveau calendrier.
Mohammad al-Sabri, un responsable du Front commun (coalition de l'opposition) a affirmé que "l'initiative a échoué".
M. Sabri a accusé le président Saleh d'avoir par ses "manoeuvres et tergiversations" fait échouer l'accord.
Le secrétaire général du CCG a tenu "quatre sessions de pourparlers avec le président pour tenter de le convaincre, mais à chaque fois il (Saleh) a posé de nouvelles conditions", a-t-il encore dit.
La signature de l'accord, qui prévoyait la démission du président dans un mois, aurait dû avoir lieu dimanche, en présence des ministres des Affaires étrangères des monarchies du Golfe, selon M.Sabri.
Le secrétaire général du CCG Abdel Latif al-Zayani, venu samedi à Sanaa inviter des représentants du pouvoir et de l'opposition à la cérémonie de signature de l'accord dimanche à Ryad, est reparti dans la nuit sans avoir pu obtenir la signature préalable du président sur le texte de l'accord.
Les opposants réclament toujours le départ immédiats du président Ali Abdallah Saleh et des poursuites judiciaires à son encontre pour corruption et pour la mort de 142 manifestants depuis le début des manifestations entamées il y a trois mois.
Mercredi à Sanaa, 12 manifestants sont morts et 130 autres blessées lors de défilés contre le gouvernement.
Les termes de l'accord
Les six Etats membres du CCG, alliance régionale militaire et politique, proposent au président Saleh de remettre les rênes du pays à son vice-président un mois après la signature d'un accord qui prévoit un transfert du pouvoir en trois mois.
Un responsable de l'opposition serait censé prendre la tête d'un gouvernement intérimaire chargé de préparer une élection présidentielle deux mois plus tard.
Le projet accorde l'immunité à Saleh, à sa famille et à ses conseillers, qui ne pourraient pas faire l'objet de poursuites judiciaires comme le réclament leurs adversaires. Cette question posait problème jusqu'ici.
Mais la coalition des partis d'opposition qui réclame le départ de Saleh, au pouvoir depuis trente-deux ans, semble s'y être pliée.
L'opposition revoit sa position sur un gouvernement d'union nationale
Au départ, l'opposition avait salué l'initiative du CCG, "sauf en ce qui concerne la formation d'un gouvernement d'union nationale", avait indiqué Yassine Noman, l'actuel président de la coalition. Autrement dit, elle refusait de former un gouvernement d'union jusqu'aux prochaines élections.
Mais lundi soir, la coalition de l'opposition comprenant des islamistes, des hommes de gauche et des nationalistes arabes a levé un obstacle de premier plan à la mise en oeuvre de l'accord, en acceptant finalement de participer à un gouvernement de transition.
Deux mois de contestation
Des manifestations inspirées des soulèvements qui ont renversé les dirigeants de la Tunisie et de l'Egypte, se poursuivent presque chaque jour depuis plus de deux mois au Yémen. Elles ont des dizaines de morts.
Les protestataires dénoncent une pauvreté endémique et la corruption ambiante.
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