Guerre au Proche-Orient : ce qu'il faut retenir de la journée du vendredi 4 octobre

Au Liban, le Hezbollah a affirmé avoir lancé des obus d'artillerie et des roquettes contre une force israélienne qui s'avançait dans le sud du pays. L'armée israélienne dit avoir frappé plus de 2 000 sites en cinq jours.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un panache de fumée s'échappe de la plaine de Marjeyoun (Liban), le 4 octobre 2024, après une frappe israélienne. (AFP)

Le guide suprême d'Iran, Ali Khamenei, a prévenu que ses alliés, principalement le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien, poursuivraient le combat contre Israël, qui a mené de nouvelles frappes les visant au Liban et à Gaza, sur fond de craintes redoublées d'un embrasement au Moyen-Orient. L'armée israélienne a de son côté annoncé avoir tué 250 combattants du Hezbollah et frappé plus de 2.000 sites depuis qu'elle a lancé lundi une offensive terrestre contre ce mouvement dans le sud du Liban, où neuf de ses soldats ont péri dans des combats. Voici ce qu'il faut retenir de cette nouvelle journée de conflit.

Plusieurs hôpitaux libanais suspendent leurs activités

Au moins quatre hôpitaux au Liban, dont l'un près de la banlieue sud de Beyrouth, ont annoncé suspendre leur activité en raison des frappes israéliennes sur le pays, vendredi 4 octobre. L'hôpital privé Sainte Thérèse près de la banlieue Sud de la capitale, a annoncé cesser ses services en raison de bombardements à proximité, et fait état d'"immenses dégâts" dans l'établissement dirigé par des sœurs, dans un communiqué rapporté par l'agence nationale d'information libanaise ANI. 

L'hôpital Mais al-Jabal situé près de la frontière a "fermé tous ses services", en raison des frappes israéliennes et de difficultés d'approvisionnement et d'accès. Le directeur d'un troisième établissement, l'hôpital de Marjayoun, dit avoir été contraint d'évacuer et de fermer après une frappe israélienne visant des secouristes d'un organisme affilié au Hezbollah devant l'entrée de l'hôpital, alors qu'ils étaient en train de transporter des blessés. Le prémimètre de l'hôpital Salah Ghandour à Bint Jbeil a été "visé par des tirs d'artillerie israélienne", rapporte également ANI, et sept membres du personnel médical ont été blessés, selon le directeur.

L'ayatollah Ali Khamenei menace Israël

L'ayatollah Ali Khamenei, un fusil à côté de lui, a déclaré que l'attaque de missiles iraniens contre Israël était "totalement légitime", lors d'un discours devant des milliers de personnes à Téhéran. Israël "n'en a plus pour longtemps", a ajouté le guide suprême, avant de faire une mise en garde : les alliés de l'Iran, principalement le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien, "ne reculeront pas" face à l'Etat hébreu. Et ce, "malgré les martyrs", a-t-il ajouté en référence à l'assassinat d'Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah tué le 27 septembre dans un raid israélien près de Beyrouth, et à celui d'Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas, tué le 31 juillet dans une attaque à Téhéran imputée à Israël.

L'ayatollah Ali Khamenei s'adresse à la foule, le 4 octobre 2024 à Téhéran (Iran). (IRANIAN LEADER PRESS OFFICE/HAND / ANADOLU)

Israël dit avoir frappé plus de 2 000 sites au Liban

L'armée israélienne a affirmé avoir tué 250 combattants du Hezbollah et frappé plus de 2 000 sites, notamment des infrastructures et des armements, dans le sud du Liban depuis le début de son offensive au sol lundi contre le mouvement islamiste Hezbollah, soutenu par l'Iran. Le communiqué cite "notamment des terroristes, des infrastructures (...), des bâtiments militaires, des entrepôts d'armes".

Joe Biden peu favorable à des frappes israéliennes sur des sites pétroliers en Iran

Le président américain, Joe Biden, a estimé qu'Israël devait "envisager d'autres options" que de frapper des sites pétroliers en Iran, après avoir admis la veille que cette éventualité était en "discussions". "Si j'étais à leur place, j'envisagerais d'autres options que frapper des champs de pétrole" en Iran, a-t-il déclaré lors d'un échange avec la presse à la Maison Blanche. Le dirigeant, par ailleurs, a affirmé qu'il tentait de "mobiliser le reste du monde" pour obtenir la paix au Moyen-Orient. "Nous faisons beaucoup de choses. La chose la plus importante que nous pouvons faire, c'est tenter de mobiliser le reste du monde et nos alliés" pour qu'ils aident à apaiser les tensions entre Israël et l'Iran et ses partenaires régionaux.

Deux soldats israéliens tués par un drone

L'armée israélienne a annoncé que deux de ses soldats avaient été tués par un drone "venant de l'est", lancé depuis l'Irak et qui a touché une base militaire du Golan, selon la radio militaire israélienne. Selon la radio militaire, deux drones "ont été lancés depuis l'Irak et ont pénétré sur le territoire israélien par le plateau du Golan" syrien annexé et occupé par Israël. Outre les deux soldats tués, 24 ont été blessés, selon la radio militaire. C'est la première fois depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza le 7 octobre dernier que "des tirs des milices chiites en Irak parviennent à toucher le territoire israélien [en] faisant des morts et des blessés", selon la radio militaire.

L'ONU condamne la frappe israélienne de Tulkarem, en Cisjordanie occupée

Les Nations unies ont condamné le raid aérien israélien ayant fait 18 morts jeudi dans un camp de réfugiés en Cisjordanie occupée, le qualifiant de "frappe aérienne illégale". Cette attaque "s'inscrit dans un contexte très préoccupant d'usage illégal de la force par les forces de sécurité israéliennes au cours d'opérations de type militaire en Cisjordanie, qui ont causé de nombreux préjudices aux Palestiniens et d'importants dégâts aux bâtiments et aux infrastructures", selon un communiqué du bureau du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme pour le Territoire palestinien occupé.

L'armée israélienne a déclaré avoir "éliminé" un chef local du Hamas dans un raid aérien sur le camp de réfugiés de Tulkarem, ville du nord de la Cisjordanie, dans le cadre d'une opération conjointe des forces armées et du Shin Bet, l'agence de sécurité intérieure d'Israël.

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