Guerre au Proche-Orient : ce qu'il faut retenir de la journée du mardi 26 novembre
Les messages de soutiens s'enchainent. Un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah entrera en vigueur mercredi matin au Liban, a annoncé mardi 26 novembre le président américain Joe Biden. L'annonce a lieu après plus d'un d'hostilités transfrontalières et deux mois de guerre ouverte entre l'armée israélienne et la puissante formation libanaise armée et soutenue par Téhéran. Voici ce qu'il faut retenir de cette journée.
Les Etats-Unis et la France demande l'application du cessez-le-feu "dans son intégralité"
La trêve pour laquelle les Etats-Unis et la France œuvrent depuis des semaines débutera à 4 heures heure locale (3 heures, heure de Paris), a annoncé le président américain en saluant immédiatement l'annonce en soirée, par le bureau du Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, de l'approbation du cessez-le-feu par le cabinet de sécurité israélien.
Dans un communiqué commun, Joe Biden et son homologue français Emmanuel Macron ont déclaré que leurs pays allaient veiller à ce que l'accord de cessez-le-feu au Liban soit "mis en œuvre dans son intégralité et appliqué". Ils ont assuré que cet accord "protègerait" Israël de la "menace" du Hezbollah, s'engageant à œuvrer pour le renforcement des "capacités" de l'armée libanaise et le redressement de l'économie du pays.
Joe Biden a aussi affirmé que les Etats-Unis allaient mener une nouvelle initiative "dans les jours à venir" "pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza, à la libération des otages et à la fin de la guerre sans le Hamas au pouvoir".
Benyamin Nétanyahou prévient qu'il attaquera si "le Hezbollah viole l'accord"
Avant le feu-vert israélien final, Benyamin Nétanyahou a indiqué que la durée du cessez-le-feu dépendrait "de ce qui se passera au Liban". "Si le Hezbollah viole l'accord et tente de se réarmer, nous attaquerons", avait ajouté le Premier ministre israélien.
Une trêve au Liban permettra à Israël de "se concentrer sur la menace iranienne", et d'"intensifier" sa pression sur le Hamas, contre lequel il mène une offensive meurtrière dans la bande de Gaza en représailles à son attaque sans précédent sur le sol israélien du 7 octobre 2023, a-t-il dit. Il s'est félicité que le Hezbollah, dont Israël a largement décimé la direction, tuant notamment fin septembre son chef charismatique Hassan Nasrallah qui en avait fait une force politique incontournable au Liban, ne "soit plus le même".
Le Premier ministre libanais salue une "étape fondamentale" vers la stabilité régionale
Le Premier ministre libanais Najib Mikati, a salué une "étape fondamentale" vers la stabilité régionale. Remerciant Paris et Washington pour leur implication dans l'accord de trêve, M. Mikati a indiqué que son gouvernement était engagé à "renforcer la présence de l'armée dans le sud du pays", un bastion du mouvement islamiste libanais.
De son côté, le mouvement chiite avait assuré qu'il continuerait à combattre Israël tant que se poursuivrait l'offensive à Gaza, tout en se disant ouvert à un cessez-le-feu. Sans réagir dans l'immédiat à l'annonce du cessez-le-feu, il a revendiqué en soirée des tirs vers le nord d'Israël.
L'UE, l'Allemagne et l'ONU saluent l'accord
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a dit "espérer que cet accord mettra fin à la violence, à la destruction et à la souffrance des populations des deux pays", selon son porte-parole Stéphane Dujarric dans un communiqué. De son côté, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a salué "une nouvelle très encourageante, avant tout pour les peuples libanais et israélien affectés par les combats".
La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock à de son côté salué "un rayon d'espoir pour la région toute entière". "Les populations des deux côtés de la frontière veulent vivre dans une sécurité réelle qui dure", a-t-elle commenté dans un communiqué.
Au moins 10 morts à Beyrouth après des frappes israéliennes
L'annonce de l'accord est intervenue après qu'Israël a pilonné mardi le centre de Beyrouth, et sa banlieue sud, bastion du Hezbollah, comme jamais depuis qu'il a lancé le 23 septembre une campagne de bombardements visant le mouvement dans le pays voisin. Les bombardements au cœur de Beyrouth ont tué au moins dix personnes, selon les autorités libanaises.
Une frappe a encore visé en soirée un bâtiment dans le quartier commerçant central de Hamra, a constaté un journaliste de l'AFP. L'armée israélienne a de son côté fait état de nouveaux tirs de projectiles visant le territoire national en provenance du Liban.
Plus de 22 morts à Gaza, selon la Défense civile
L'armée israélienne poursuit ses frappes sur la bande de Gaza assiégée, où au moins 22 personnes ont été tuées mardi, selon la Défense civile, et où des milliers de déplacés tentent de se protéger de la pluie et du froid. L'hiver va être "horrible", l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, alors que les Gazaouis n'ont "depuis 13 mois : ni nourriture, ni eau, ni abri".
La guerre a été déclenchée par l'attaque du Hamas, qui a entraîné la mort de 1 207 personnes côté israélien, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles. L'offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 44 249 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
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