Guerre au Proche-Orient : ce qu'il faut retenir de la journée du mercredi 23 octobre

Une énorme explosion a notamment touché la banlieue sud de Beyrouth, au Liban.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 6min
Une explosion touche la banlieue sud de Beyrouth (Liban), le 23 octobre 2024. (MURAT SENGUL / ANADOLU / AFP)

Il s'agit des bombardements les plus importants dans ce secteur depuis le début de la guerre, selon l'agence de presse libanaise ANI. De nouvelles frappes aériennes israéliennes ont touché, mercredi 23 octobre, la banlieue sud de Beyrouth, un fief du Hezbollah. Quelques heures plus tôt, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, en tournée au Proche-Orient, avait appelé Israël, en guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza et contre le Hezbollah au Liban, à éviter une escalade avec l'Iran, qui soutient les deux mouvements islamistes. Voici ce qu'il faut retenir de la journée.

Des immeubles effondrés dans la banlieue sud de Beyrouth

D'intenses bombardements israéliens ont une nouvelle fois touché, dans la soirée, la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, visée par dix frappes. Selon l'ANI, il s'agit des bombardements les plus importants dans ce secteur depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah, il y a un mois. Des images de l'AFP ont montré une énorme explosion, suivie de plus petites explosions dans ce secteur. Selon l'ANI, six immeubles ont été détruits dans le seul quartier de Laylaki, tandis que la chaîne pro-iranienne Al-Mayadeen a affirmé qu'un de ses bureaux dans un quartier du sud de Beyrouth avait été touché.

Le matin, Israël avait bombardé Tyr, dans le sud du Liban, poussant une partie des habitants à fuir de cette ville côtière, ancienne cité phénicienne et romaine au riche patrimoine archéologique, où des rues ont été dévastées.

Les opérations continuent plus au sud

Dans le sud du Liban, l'armée israélienne a poursuivi ses opérations au sol, lancées le 30 septembre. Le Hezbollah libanais a de son côté dit avoir déjoué une tentative d'infiltration de soldats israéliens à la frontière : après une "tentative d'infiltration d'une force d'infanterie de l'ennemi israélien" non loin du village libanais d'Aïtaroun, des affrontements à l'arme automatique et des tirs de roquettes ont "obligé" ces forces "à battre en retraite derrière la frontière", selon le communiqué.

Le Hezbollah a par ailleurs affirmé avoir tiré des roquettes sur une base militaire et un site industriel militaire près de Tel-Aviv, la grande ville du centre du pays, et visé deux autres bases militaires près de Haïfa, dans le nord.

Le conflit pourrait entraîner une chute du PIB

Les hostilités au Liban menacent de "déstabiliser encore plus" l'économie du Liban, fragilisée par des années de crises, s'est alarmé l'ONU, prévoyant une baisse de 9,2% du PIB en 2024 si le conflit se poursuit jusqu'à la fin de l'année. "L'ampleur de l'engagement militaire, le contexte géopolitique, l'impact humanitaire et les retombées économiques en 2024 devraient être bien plus grands qu'en 2006", lors de la guerre de juillet-août entre Israël et le Hezbollah, note le Programme des Nations unies pour le développement dans sa première évaluation rapide de l'impact économique sur le Liban. Notamment parce que l'escalade actuelle "frappe alors que le Liban est déjà affaibli par des années de crises politique, économique et sociale".

Le Hezbollah confirme la mort de Safieddine

Le Hezbollah a confirmé la mort de Hachem Safieddine, successeur pressenti de Hassan Nasrallah à la tête du mouvement islamiste libanais, après que l'armée israélienne a annoncé l'avoir "éliminé" début octobre dans une frappe près de Beyrouth. Dans un communiqué, le Hezbollah a fait état de la mort du chef du Conseil exécutif du mouvement pro-iranien "dans un raid sioniste", ajoutant qu'il avait été tué avec d'autres membres du parti chiite pro-iranien, sans préciser la date, ni le lieu de sa mort. La veille, l'armée israélienne avait confirmé l'avoir tué "lors d'une frappe il y a environ trois semaines" dans la banlieue sud de Beyrouth, avec "Ali Hussein Hazima", un haut responsable du Hezbollah.

Blinken plaide pour la fin de la guerre à Gaza

Plus tôt dans la journée, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, en tournée au Proche-Orient, a appelé Israël à éviter une escalade avec l'Iran, qui soutient le Hamas dans la bande de Gaza et le Hezbollah au Liban.

Antony Blinken a par ailleurs jugé le "moment" venu de mettre fin à la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Selon lui, Israël a atteint "la plupart de ses objectifs stratégiques" dans le territoire palestinien, "avec l'idée de s'assurer que le 7 octobre ne peut plus jamais arriver".

A Gaza, la vaccination contre la polio reportée

L'Organisation mondiale de la santé a annoncé le report de la campagne de vaccination contre la polio, qui devait débuter mercredi dans le nord de Gaza, en raison de "bombardements intensifs" menés par l'armée israélienne. "Les conditions actuelles (...) font qu'il est impossible pour les familles d'emmener en toute sécurité leurs enfants se faire vacciner et pour les agents de santé d'exercer leur travail", a déclaré l'OMS.

Pour justifier cette suspension, l'OMS invoque "l'escalade de la violence, des bombardements intensifs, des ordres de déplacement massif et de l'absence de pauses humanitaires assurées dans la majeure partie du nord de la bande de Gaza".

Un employé de l'Unrwa tué dans une frappe sur son camion

Dans la bande de Gaza, un employé palestinien de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a été tué dans une frappe, a annoncé l'Organisation des Nations unies. Elle a eu lieu tôt à Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien, selon un photographe de l'AFP qui a rapporté avoir vu deux corps sur les lieux. Ils se trouvaient dans un camion marqué du sigle de l'agence dont la cabine a été détruite. Au moins 223 employés de l'Unrwa ont été tués et les deux tiers de ses installations ont été détruites ou endommagées depuis le déclenchement de la guerre.

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