Guerre au Proche-Orient : ce qu'il faut retenir de la journée du vendredi 22 novembre
Nouvelle journée meurtrière sur le front de la guerre au Proche-Orient, notamment au Liban. Les frappes israéliennes visant le Hezbollah ont tué, vendredi 22 novembre, le directeur de l'hôpital Dar al-Amal, près de Baalbeck, dans l'est, avec six membres du personnel soignant. Dans le sud, de violentes frappes ont à nouveau visé la banlieue sud de Beyrouth, après des appels israéliens à évacuer plusieurs quartiers. Sur le terrain diplomatique, le président américain Joe Biden s'est entretenu avec son homologue français Emmanuel Macron des efforts en vue d'un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, a annoncé la Maison Blanche. Voici ce qu'il faut retenir de la journée.
Le directeur d'un hôpital et six de ses collègues tués dans une frappe dans l'est du Liban
Le directeur de l'hôpital Dar al-Amal, près de Baalbeck, dans l'est du Liban, a été tué avec six membres du personnel soignant dans une frappe israélienne qui a visé sa résidence, située à proximité de l'établissement de santé, a annoncé le ministère de la Santé. Dans un communiqué, le ministère fait part de la "perte du docteur Ali Rakan Allam, directeur de l'hôpital universitaire Dar al-Amal, tombé en martyr avec six de ses collègues lors d'une attaque israélienne lâche qui a ciblé la résidence du Dr Allam, située à côté de l'hôpital", dénonçant "les agressions continues menées par l'armée israélienne contre le personnel et les installations de santé".
Ces frappes interviennent alors que l'OMS a affirmé vendredi que près de 230 agents de santé avaient été tués au Liban depuis le 7 octobre 2023, déplorant "un chiffre extrêmement inquiétant".
La banlieue sud de Berouth pilonnée après des appels à évacuer
De violentes frappes ont à nouveau visé la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre ouverte, après des appels israéliens à évacuer plusieurs quartiers. Au moins trois nouvelles frappes ont visé cette zone dans la nuit de vendredi à samedi, selon l'AFP et l'agence nationale d'information libanaise (ANI). C'est le quatrième raid en 24 heures d'une série d'attaques israéliennes contre ce fief du Hezbollah, après un appel à évacuer lancé par Israël.
En fin d'après-midi, l'AANI avait fait état d'au moins cinq nouvelles frappes, dont deux "violentes" sur deux quartiers de la banlieue sud mentionnés dans l'appel israélien à évacuer. Selon la même source, d'importants incendies se sont déclarés après les frappes et des bâtiments se sont effondrés. L'Agence avait déjà rapporté dans la matinée et en début d'après-midi des frappes visant cinq bâtiments, dont deux situés à la périphérie de la banlieue sud de Beyrouth, dans le secteur encore densément peuplé de Chiyah à Ghobeiry, qui abrite plusieurs centres commerciaux, là encore après des appels à évacuer. Ces appels étaient motivés par la présence à proximité d'"installations et d'intérêts liés au Hezbollah", selon un porte-parole de l'armée israélienne, Avichay Adraee.
Une photo prise par l'AFP montre un missile ayant en grande partie détruit un immeuble de 11 étages à Chiyah. De nombreuses personnes ont fui vers le quartier à majorité chrétienne de Aïn el-Remmaneh, voisin de Chiyah, selon l'Ani.
Joe Biden et Emmanuel Macron discutent d'un cessez-le-feu au Liban
Le président américain Joe Biden s'est entretenu vendredi avec son homologue français Emmanuel Macron des efforts en vue d'un cessez-le-feu au Liban, a annoncé la Maison Blanche. "Ils ont fait le point sur l'évolution de la situation en Ukraine et au Moyen-Orient, notamment sur les efforts déployés pour parvenir à un accord de cessez-le-feu au Liban, qui permettra aux habitants des deux côtés de la Ligne bleue de rentrer chez eux en toute sécurité", selon un communiqué.
Alors que le mandat du chef d'Etat américain démocrate touche à sa fin, les deux dirigeants "se sont engagés à rester en étroite consultation, directement et par l'intermédiaire de leurs équipes nationales de sécurité", ajoute le texte. Les Etats-Unis et la France avaient déjà été à l'initiative fin septembre d'une proposition de cessez-le-feu au Liban, qui n'avait pas été suivie d'effet.
Les hôpitaux à Gaza en danger faute de carburant
Le ministère de la Santé du Hamas pour Gaza a averti, vendredi, que tous les hôpitaux du territoire palestinien devraient cesser ou réduire leurs activités "sous 48 heures" faute de carburant dont l'entrée est bloquée, selon lui, par les autorités israéliennes. "Nous lançons un avertissement urgent car tous les hôpitaux de la bande de Gaza vont cesser de fonctionner ou réduire leurs services sous 48 heures en raison de l'obstruction de l'entrée du carburant" par Israël, a affirmé le directeur des hôpitaux de campagne pour le ministère, Marwan al-Hams, lors d'une conférence de presse.
L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) s'est dite "profondément préoccupée" par la situation de 80 patients, dont 8 en soins intensifs, et du personnel de l'hôpital Kamal Adwan, l'un des deux seuls hôpitaux fonctionnant partiellement dans le nord de Gaza. Une attaque a visé jeudi l'établissement, endommageant le générateur et le réservoir d'eau.
Le mandat d'arrêt émis par Cour pénale internationale contre Benyamin Nétanyahou continue de faire réagir
Les réactions internationales continuent de se multiplier après l'émission jeudi par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant, accusés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre dans le conflit déclenché à Gaza par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.
Joe Biden a jugé "scandaleux" ces mandats d'arrêt de la CPI. La Chine a appelé de son côté la Cour pénale internationale à avoir une "position objective et juste". Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a pour sa part invité son homologue israélien dans son pays pour protester contre la décision de la CPI. La Hongrie assure actuellement la présidence tournante de l'UE.
De son côté, la France "prend acte" de cette décision, mais sans expliciter si elle procéderait à l'arrestation des personnes visées par ces mandats si elles venaient à se rendre sur le territoire français, qui fait partie des 124 pays signataures du statut de Rome. Le Royaume-Uni assure pour sa part qu'il "respectera ses obligations légales". "Il existe une procédure légale claire qui devrait être suivie", a estimé un porte-parole du Premier ministre britannique, Keir Starmer.
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