: Témoignages "Il ne restait que le squelette de la mère" : à Gaza, l'hôpital Al-Aqsa en flammes après des frappes israéliennes
La population de Gaza est confrontée aux "pires restrictions" depuis un an. Ce sont les Nations unies qui lancent cette alerte et qui s'inquiètent de l'impact dévastateur de cette situation sur les enfants. Au mois d'août dernier, la quantité d'aide humanitaire acheminée dans la bande de Gaza a été la plus faible depuis que la guerre a éclaté.
Les Etats-Unis sont aujourd’hui plus menaçants avec leur allié : si l’aide ne rentre plus à Gaza, ils arrêteront de soutenir militairement Israël. Moins de secours et toujours autant de frappes. Les bombardements ont fait au moins 50 morts dans le territoire, mardi 15 octobre, selon les services de santé palestiniens. À Deir al-Balah, dans un camp de déplacés près de l’hôpital des martyrs d’Al-Aqsa, les témoins relatent des scènes extrêmement violentes.
La vidéo est insoutenable : un homme est en train de brûler vif, il est allongé sur le dos. Un autre arrive avec un extincteur, geste dérisoire, pour essayer d'éteindre un incendie devenu incontrôlable. Maha a assisté à ces scènes d'horreur. Elle vivait dans ce qui était encore un campement de tentes, lundi : "Un container a explosé soudainement. J'ai mis sept minutes pour arriver jusqu'ici. J'ai vu une mère avec son fils, ils étaient en train de mourir. Les pompiers ont mis environ trois heures pour éteindre l'incendie. C'était trop tard. Il ne restait que le squelette de la mère."
"Les gens étaient pétrifiés à cause des explosions"
Cinq personnes sont mortes, des dizaines d'autres ont été gravement brûlées selon Médecins sans Frontières. L'armée israélienne assure avoir frappé un centre de commandement du Hamas dans un parking, à côté de l'établissement, et estime, par la voix de son porte-parole, que l'incendie est probablement lié à des explosions secondaires.
Le docteur Marwan Al-Ams dirige les hôpitaux de campagne dans l'enclave : "C'était horrible avec cet incendie. Les gens étaient pétrifiés à cause des explosions. Ça me semble évident, l'armée israélienne a pris pour cible l'hôpital. Elle a suggéré, la veille dans un message, que cet hôpital n'était plus un établissement de santé mais c'est toujours un hôpital. Et ça le restera aujourd'hui et demain."
"On continuera à soigner les Palestiniens, tous les blessés sans distinctions. Nous continuerons à mener à bien notre mission."
Le docteur Marwan Al-Amsà franceinfo
Ce n'est pas la première fois que l'hôpital des martyrs d'Al-Aqsa de Deir al-Balah est pris pour cible. La semaine dernière, l'ONU a publié un rapport accusant Israël de mener une politique délibérée de destruction du système de santé à Gaza.
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