: Témoignage Guerre au Proche-Orient : "Nous avons été pris pour cible trop souvent", déplore le porte-parole de la Finul
Un mois à dormir dans des bunkers au son des bombardements. Andrea Tenenti décrit le quotidien éprouvant des Casques bleus et des personnels civils dans le sud du Liban. Pour le porte-parole de la Finul, trop de lignes rouges ont été franchies : "Ces dernières semaines, nous avons été pris pour cible trop souvent. Des Casques bleus ont été blessés. Ce n'est pas acceptable, c'est une violation du droit international."
"Il y a quelques jours, un tank israélien est entré dans une de nos bases. À l’intérieur ! En cassant les barrières ! Il est resté trois quarts d’heure. Il n’y a pas de miliciens du Hezbollah dans nos bases, donc c’était délibéré."
Andrea Tenenti, porte-parole de la Finulà franceinfo
Pour Benyamin Nétanyahou, l'ONU a failli à sa mission en laissant le Hezbollah cacher des armes à la frontière. Le Conseil de sécurité est informé de ces activités suspectes et "notre mandat s'arrête là", réplique le porte-parole de la Finul : "Notre mission n'est pas de désarmer le Hezbollah. C'est de soutenir l'armée libanaise pour s'assurer qu'il n'y a pas d'armes dans le sud du Liban. Bien sûr qu'il y a des armes dans le sud du Liban ! Nous faisons ce que l'on nous demande de faire !"
Ces derniers jours, la presse décrivait des tunnels vers Israël creusés par le Hezbollah au nez et à la barbe des casques bleus. Andrea Tenenti ne nie pas leur existence. "L'entrée de ces tunnels, on ne pouvait pas la voir parce qu'il y avait de la végétation, et c'est une propriété privée. Nous n'avons pas accès aux propriétés privées. On doit demander aux autorités libanaises l'autorisation d'entrer pour vérifier et on n'a jamais eu cette autorisation."
Ce n'est pas à Israël, dit-il, mais au Conseil de sécurité de l'ONU de décider de l'avenir de la Finul. Quitte à étendre son mandat pour qu'elle puisse exercer pleinement sa mission de maintien de la paix.
"Nous sommes dans le sud du Liban à la demande de la communauté internationale. Il ne peut pas y avoir un seul pays qui dicte ce que les Nations unies ont à faire."
Andrea Tenenti, porte-parole de la Finulà franceinfo
Au risque, conclut le porte-parole, de voir cette guerre dégénérer en un conflit régional aux conséquences destructrices pour une grande partie du monde.
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