À Jérusalem, des musulmans manifestent près de l'esplanade des Mosquées : "Il faut qu'ils retirent ces portiques de sécurité"
Israël a installé des détecteurs de métaux aux entrées du lieu saint, après la mort de deux policiers attaqués par des Palestiniens.
À Jérusalem, la contestation contre les nouvelles mesures de sécurité imposées par Israël sur l’esplanade des Mosquées, prend de l’ampleur. Mercredi 19 juillet, des milliers de fidèles ont prié aux abords du lieu saint. Depuis plusieurs jours, les Palestiniens refusent d’y entrer afin de montrer leur mécontentement.
Ils protestent contre l'installation, par Israël, de détecteurs métaux aux entrées de l'esplanade, après une attaque qui a coûté la vie à deux policiers israéliens vendredi 14 juillet. Les autorités religieuses musulmanes craignent une remise en cause du statu quo du lieu saint, situé dans la vieille ville de Jérusalem, annexée par l’État hébreu en 1967.
Une "journée de la colère"
Si la prière s’est achevée sans heurts, mercredi soir, les Palestiniens ont opéré une démonstration de force. Depuis dimanche, les fidèles musulmans ne montent plus prier sur l'esplanade. Les autorités religieuses palestiniennes et les Palestiniens ont appelé à une "journée de la colère" au quatrième jour de leur contestation.
Une foule compacte s'est donc réunie aux portes de l'esplanade des Mosquées mercredi soir, avec des milliers de fidèles rassemblés. De jour de jour, ils sont de plus en plus nombreux, selon Amjad Shihab. "Il y autant de monde parce que c'est un lieu très symbolique, explique-t-il. Les gens ont commencé à comprendre que si ils perdaient cela, c'est une question de dignité. Il y a un refus total de l'humiliation de la part de l'autorité israélienne."
Une haie de policiers
Sur les pavés de la vieille ville de Jérusalem, certains ont étalé des tapis de prière, qui ont vite été piétinés par des gardes-frontières israéliens. Face à une haie de policiers, devant la porte des Lions, les manifestants ont scandé : "Par notre âme et notre sang, nous nous sacrifierons pour toi, al-Aqsa ! [la plus grande des mosquées de l'esplanade]"
Malgré cette ambiance tendue, Amir Alawi, 24 ans, tenait à être présent : "Je me marie dans deux jours, mais je suis ici. Je pourrais finir en prison, mais je reste, je n’ai pas peur. Je me dois de prier pour l’esplanade des Mosquées, pour Jérusalem, pour la Palestine. Il faut qu’ils retirent ces portiques de sécurité." Ces nouvelles mesures de sécurité pourraient être réévaluées, d'après le gouvernement israélien qui craint une escalade des tensions.
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