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A Jérusalem, la grande prière du vendredi annulée après la mort de deux policiers israéliens : "Ils veulent tout contrôler !"

À Jérusalem, près de l'esplanade des Mosquées, une attaque lancée par trois Palestiniens a fait deux morts dans les rangs de la police israëlienne, vendredi.

Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les forces de l'ordre israéliennes surveillent un des accès à la vieille ville de Jérusalem, le 14 juillet 2017. (THOMAS COEX / AFP)

Jérusalem est sous très forte tension, après une attaque qui a fait deux morts dans la police israélienne vendredi 14 juillet. Trois Palestiniens armés ont ouvert le feu dans la vieille ville, à côté de l'esplanade des Mosquées, avant d'être abattus dans le périmètre du lieu saint.

>> Trois questions sur la mort de deux policiers israéliens dans la vieille ville de Jérusalem

Suite à l'attaque, les accès à l'esplanade des Mosquées ont été restreints et la grande prière du vendredi a été annulée. Des dizaines d'hommes et des femmes palestiniens, venus pour la prière, étaient bloqués à l'entrée de la vieille ville vendredi matin, attendant assis le long d'un trottoir sous un soleil de plomb. Un Palestinien soupçonne les Israéliens de vouloir mettre la main sur cette zone, en multipliant les mesures de sécurité : "Ils veulent reproduire ici ce qu'ils ont fait à la mosquée d'Hébron. Ils veulent tout contrôler ! Ils veulent faciliter l'accès des juifs pour prier sur l'esplanade, alors que ce n'est pas autorisé. Sous prétexte qu'ils ont le pouvoir, ils font ce qu'ils veulent."  

Côté israélien, à la porte de Jaffa, les entrées étaient filtrées, vendredi. Amir, par exemple, n'a pas pu accéder au Mur des Lamentations. Ce religieux estime qu'il est temps d'ouvrir la prière aux juifs sur l'esplanade des Mosquées, appelée par les juifs le mont du Temple. D'après lui, il est temps d'en finir avec un statu quo qui limite, selon lui, le contrôle israélien : "Tout ce secteur est sous le contrôle d'Israël, donc nous devons être présents. Nous ne pouvons pas demander à quelqu'un d'autre d'assurer la sécurité. Je pense que cela serait mieux que nos soldats soient sur place."

Appel au calme

Pour tenter de faire baisser la tension, Benyamin Nétanyahou et Mahmoud Abbas se sont entretenus par téléphone. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a condamné l'incident et exprimé "son rejet de tout acte de violence", alors que le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, "a appelé au calme". 

La mosquée Al-Aqsa se trouve sur l'esplanade des Mosquées, le troisième lieu saint de l'islam. En contrebas, le mur des Lamentations est le lieu le plus sacré du judaïsme. Cet enjeu de souveraineté sur le lieu saint est un sujet explosif, régulièrement exploité par les extrémistes des deux bords. Le mois dernier, l'organisation État islamique a revendiqué la mort d'une policière israélienne, près de la vieille ville.

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