Trois questions sur la mort de deux policiers israéliens dans la vieille ville de Jérusalem
La police a annoncé la fermeture de toutes les entrées de l'esplanade des Mosquées et l'annulation des prières du vendredi sur l'édifice.
C'est l'un des incidents les plus sérieux de ces dernières années dans ce secteur, au cœur du conflit israélo-palestinien. Trois Arabes israéliens ont ouvert le feu vendredi 14 juillet dans la vieille ville de Jérusalem, tuant deux policiers, avant d'être abattus sur l'esplanade des Mosquées.
Franceinfo revient sur ce que l'on sait de cette attaque.
Que s'est-il passé ?
Vers 7 heures locales (6 heures à Paris), trois hommes ont ouvert le feu sur des policiers près d'une porte de la Vieille ville avant de s'enfuir vers l'esplanade des Mosquées où ils ont été abattus par les forces de l'ordre, selon la police. Sur les images d'une vidéo tournée sur l'esplanade des Mosquées et diffusée dans les médias israéliens et palestiniens, un échange de tirs nourris est audible.
Deux policiers grièvement blessés dans l'attaque ont succombé plus tard à leurs blessures alors qu'un troisième policier a été légèrement blessé. Les victimes sont Hail Satawi (30 ans) et Kamil Shanan (22 ans), tous deux membres de la minorité arabe druze d'Israël, très présente dans la police et l'armée.
Selon la police et le Shin Bet, le service de sécurité intérieure israélien, les trois assaillants sont aussi des Arabes israéliens, originaires de la ville de Oum el-Fahm (nord). Ils ont été identifiés comme Mohamed Jabarine (29 ans), Abdel Latif Jabarine (19 ans) et Mfadal Jabarine (29 ans).
Quelles mesures ont été prises ?
Après l'attaque, la police a annoncé la fermeture de toutes les entrées de l'esplanade des Mosquées et l'annulation des prières du vendredi sur l'édifice, situé à Jérusalem-Est annexée et occupée par Israël. Selon les médias israéliens, c'est la première fois depuis 2000, au moment de l'explosion de la deuxième intifada, que les prières du vendredi sont annulées.
Signe des inquiétudes quant à une éventuelle recrudescence des tensions, le Premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, et le président palestinien, Mahmoud Abbas, ont eu un entretien téléphonique. Le second a condamné l'incident et exprimé "son rejet de tout acte de violence" alors que Benjamin Nétanyahou "a appelé au calme".
Le ministre israélien de la Sécurité publique, Gilad Erdan, qui s'est rendu sur place, a qualifié l'attaque d'"événement extrêmement grave".
Nous devrons réévaluer toutes les dispositions de sécurité sur le mont du Temple [appellation qui désigne l'esplanade des Mosquées pour les juifs] et ses environs. J'appelle les leaders de chaque côté à (...) maintenir le calme à Jérusalem
Gilad Erdan, ministre israélien de la Sécurité publique
Quelles sont les réactions ?
Le mufti de Jérusalem, Mohammed Hussein, a dénoncé le bouclage de l'esplanade des Mosquées et l'annulation des prières. Il a été interpellé quelques heures après, alors qu'il se trouvait en compagnie d'autres Palestiniens près de la porte des Lions, dans la vieille ville, pour dénoncer cette fermeture.
Les autorités palestiniennes à Ramallah, en Cisjordanie occupée, ont également condamné les dernières mesures israéliennes. "Le gouvernement palestinien condamne toutes les procédures de l'occupation israélienne à Al-Aqsa [sur l'esplanade des Mosquées] et le fait que les gens sont empêchés de prier le vendredi", a déclaré le porte-parole du gouvernement palestinien à Ramallah.
Le Hamas a quant à lui estimé que l'attaque était "une réponse naturelle au terrorisme sioniste et à la profanation de la mosquée Al-Aqsa".
Le statu quo en vigueur depuis plusieurs décennies, selon lequel les juifs sont autorisés à visiter l'esplanade mais pas à y prier, "sera préservé", a indiqué pour sa part Benjamin Nétanyahou dans une tentative de rassurer les Palestiniens.
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