Guerre dans la bande de Gaza : pour Joe Biden, il y a "tout lieu" de penser que Benyamin Nétanyahou fait volontairement durer le conflit

Ce direct est désormais terminé. 

Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, fait-il durer la guerre contre le Hamas pour sa propre survie politique ? "Il y a tout lieu pour les gens de tirer cette conclusion", a déclaré le président américain Joe Biden dans un entretien au magazine Time, publié mardi 4 juin. Le dirigeant démocrate, dont les relations avec Benyamin Nétanyahou sont notoirement compliquées, a ajouté avoir un "désaccord majeur" avec lui au sujet de l'après-guerre dans la bande de Gaza.

Joe Biden juge également qu'Israël a eu un comportement "inapproprié" dans son intervention militaire dans la bande de Gaza, après les attaques terroristes du Hamas en Israël, le 7 octobre. L'entretien avec Time s'est tenu avant l'annonce par le président américain, vendredi, d'une proposition pour un cessez-le-feu, présentée comme une initiative israélienne. 

Emmanuel Macron appelle le Hamas à accepter l'accord. Le président français a appelé le mouvement islamiste palestinien, "dont la responsabilité est écrasante", à accepter l'accord de cessez-le-feu mis sur la table par son homologue américain Joe Biden, selon un communiqué de l'Elysée, mardi. Cette prise de position fait suite à un entretien téléphonique entre le chef de l'Etat et le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, lors duquel il a plaidé pour que "l'Autorité palestinienne, réformée et renforcée" soit chargée à terme de "la gouvernance de Gaza", ce territoire devant "faire partie intégrante d'un futur Etat palestinien". 

Le médiateur qatarien dit attendre "une position claire" d'Israël sur le plan de cessez-le-feu. "Nous avons lu et vu les déclarations contradictoires émanant des ministres israéliens, ce qui ne nous donne pas beaucoup confiance sur l'existence d'une position unifiée en Israël sur la proposition actuellement sur la table", a déclaré le porte-parole de la diplomatie du Qatar, un des pays qui fait office de médiateur depuis le 7 octobre. Il a aussi souligné que le Hamas n'avait pas non plus annoncé sa position.

Benyamin Nétanyahou ne prononcera pas de discours au Congrès américain le 13 juin. Le bureau du Premier ministre israélien a déclaré mardi à des médias israéliens que la date de son déplacement n'avait "pas été finalisée". Pourtant, les médias américains Punchbowl News et Politico avaient rapporté lundi que le chef du gouvernement israélien prononcerait un discours devant des élus du Congrès le 13 juin. Les équipes du Premier ministre ont précisé que cette date interférait avec des fêtes religieuses juives.

Les Etats-Unis souhaitent que le Conseil de sécurité de l'ONU soutienne le plan de trêve. Washington a annoncé lundi un projet de résolution pour soutenir l'accord de cessez-le-feu à Gaza présenté par le président Joe Biden et appeler le Hamas à l'accepter. "De nombreux dirigeants et gouvernements, y compris dans la région, ont appuyé ce plan et nous appelons le Conseil de sécurité à se joindre à eux pour appeler à la mise en œuvre de ce plan sans délai et sans nouvelles conditions", a déclaré l'ambassadrice américaine à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield, dans un communiqué.

L'ONU juge "inconcevable" le nombre de Palestiniens tués en Cisjordanie depuis le 7 octobre. Parallèlement aux opérations meurtrières de l'armée israélienne dans la bande de Gaza, "la population de la Cisjordanie occupée est également soumise, jour après jour, à une effusion de sang sans précédent", alerte le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, dans un communiqué, mardi. "Il est inconcevable que tant de vies aient été fauchées de manière aussi gratuite". Plus de 500 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie depuis les attaques du Hamas en Israël.