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Gaza : un 53e Palestinien tué par des tirs de soldats israéliens depuis un mois et demi

L'homme de 40 ans participait à une manifestation près de la frontière entre Israël et la bande de Gaza.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Des Palestiniens manifestent, le 11 mai 2018 dans la bande de Gaza. (MOHAMMED ABED / AFP)

Un Palestinien a été tué par des tirs de soldats israéliens lors du septième vendredi consécutif de manifestations à la frontière entre Israël et la bande de Gaza, a annoncé vendredi 11 mai le ministère de la Santé local. L'homme de 40 ans a été atteint à la poitrine près de Khan Younès, dans le sud de l'enclave palestinienne, a précisé le ministère. Ce décès porte à 53 le nombre de Palestiniens tués depuis le 30 mars, début du mouvement de protestation revendiquant le droit des Palestiniens à retourner sur les terres dont ils ont été chassés ou qu'ils ont fuies à la création d'Israël en 1948.

La manifestation de vendredi a lieu à l'approche du transfert, lundi, de l'ambassade des Etats-Unis de Tel Aviv à Jérusalem, et de la commémoration, mardi, de la "Nakba" ("la catastrophe", en arabe), qui marque pour les Palestiniens la création de l'Etat d'Israël et l'exode de centaines de milliers de Palestiniens. Le ministère de la Santé du Hamas, le mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza, a précisé que 18 Palestiniens avaient également été blessés par balles.

Des tirs conformes aux "règles d'engagement", selon l'armée

Selon l'armée israélienne, environ 5 000 Palestiniens ont participé vendredi à la manifestation à cinq endroits le long de la frontière. "Les émeutiers ont brûlé des pneus, lancé des pierres vers la barrière de sécurité et les soldats israéliens. Ils ont également fait voler des cerfs-volants auxquels étaient attachés des engins incendiaires", a affirmé l'armée dans un communiqué. Les troupes israéliennes ont riposté en tirant "selon les règles d'engagement", a-t-elle ajouté sans donner d'autres précisions.

Des Palestiniens de la bande de Gaza, territoire coincé entre Israël, l'Egypte et la Méditerranée, se rassemblent depuis le 30 mars par milliers près de la frontière, surtout le vendredi, dans le cadre de la "Grande marche du retour". Celle-ci vise aussi à dénoncer le sévère blocus qu'Israël impose depuis plus de dix ans à l'enclave, qui souffre d'une pénurie chronique d'eau et de carburant, et où plus des deux tiers de la population dépendent de l'aide humanitaire. La plupart des manifestants se tiennent à relative distance de la barrière frontalière, lourdement gardée par les soldats israéliens.

D'autres défient le danger en s'approchant pour lancer des pierres et des engins incendiaires en direction des soldats. L'armée israélienne est en butte aux critiques dénonçant un usage excessif de la force. L'ONU et l'Union européenne ont réclamé des enquêtes indépendantes. Mais l'armée israélienne affirme que ses soldats ne tirent à balles réelles qu'en dernier recours, quand les moyens non létaux ont été épuisés, afin de parer à un danger pour les soldats et les civils israéliens riverains de l'enclave.

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