Guerre à Gaza : "Benyamin Nétanyahou doit rentrer immédiatement à la maison", dénoncent d'anciens haut-gradés de l'armée israélienne

Tandis que le gouvernement israélien semble déterminé à lancer une offensive terrestre à Rafah, des vétérans de l'armée israélienne ne comprennent pas la stratégie militaire de leur gouvernement
Article rédigé par Thibault Lefèvre
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une manifestation contre le gouvernement israélien, à Tel-Aviv, le 27 avril 2024. (JACK GUEZ / AFP)

Benyamin Nétanyahou, seul contre tous ? Alors que la guerre entre le Hamas et Israël est dans son septième mois, l’État hébreu intensifie ses frappes sur la bande de Gaza. Une stratégie qui interroge de plus en plus la société israélienne, notamment parmi les plus haut-gradés du pays, comme le général à la retraite Yaïr Golan, devenu un héros en Israël. Le 7 octobre, l’ancien numéro 2 de l’armée est parti, arme à la main, sauver des participants du festival Nova.

Depuis, cet homme de gauche a lancé son parti politique avec un objectif majeur : mettre fin au règne du Premier ministre. "Benyamin Nétanyahou doit rentrer immédiatement à la maison", plaide-t-il, dénonçant son incapacité, selon lui, de mener une guerre, dont il est en partie responsable.  "Il n’y a pas d’échec militaire sans échec politique. Au lieu de renforcer l’Autorité palestinienne et d’affaiblir le Hamas, il a fait l’inverse. C’est une honte. Il a échoué. Sa stratégie a été désastreuse", déplore Yaïr Golan.

Irad Yuval, ancien lieutenant-colonel des forces spéciales, n’en pense pas moins. Mais pour autant, l'heure n'est pas à la polémique, selon lui.

"Le changement, ce n’est pas quelque chose dont tu parles, c’est quelque chose que tu fais"

Irad Yuval

à franceinfo

"Il faut s'assurer que l’on soit derrière nos soldats. À la fin, il faudra certainement qu’on organise de nouvelles élections. Cependant, être uni est pour le moment plus important."  Irad Yuval rappelle que les juifs n’ont "qu’un seul État, et qu’il faut, avant toute chose, assurer sa sécurité". 

À l’instar de ces deux vétérans, la pression interne sur le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne cesse ainsi de s'accentuer, à l'image d'une nouvelle manifestation, samedi 27 avril, qui a rassemblé à Tel-Aviv des milliers de personnes pour exiger la libération des otages enlevés le 7 octobre. Les efforts diplomatiques en vue d'une trêve dans les combats à Gaza associée à la libération d'otages s'intensifiaient ces derniers jours, au moment où le Hamas étudie une contre-proposition israélienne pour un cessez-le-feu dans le territoire palestinien assiégé et menacé de famine. Dans le même temps, Tsahal se prépare à lancer une offensive terrestre à Rafah où s'entassent un million et demi de Palestiniens, principalement des déplacés. De nombreuses capitales et organisations humanitaires redoutent un bain de sang dans cette ville déjà régulièrement bombardée par l'armée israélienne.

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