Guerre au Proche-Orient : comme la France, de nombreux pays occidentaux se préparent à évacuer leurs ressortissants du Liban

Un déluge de feu et la crainte d'une "guerre totale". D'intenses frappes israéliennes contre le Hezbollah ont fait 492 morts lundi au Liban, parmi lesquels 35 enfants, selon les autorités de ce pays, qui a vécu sa journée la plus meurtrière en près d'un an d'échanges de tirs entre les deux parties en marge de la guerre à Gaza.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, est "très sérieusement inquiet" du nombre de victimes civiles dans le sud et l'est du Liban, pilonnés par l'armée israélienne, a indiqué lundi son porte-parole, au moment où la communauté internationale redoute que cette escalade entre Israël et le puissant Hezbollah libanais, soutenu par l'Iran, n'entraîne la région dans une spirale incontrôlable. "Nous sommes au bord d'une guerre totale", s'est pour sa part alarmé le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. 

Évacuations massives par la mer et les airs

Face à ce qui est redouté comme la troisième guerre d'Israël au Liban, nombre de pays, notamment occidentaux se préparent à la possibilité d'une attaque au sol des forces israéliennes et envisagent d'évacuer massivement leurs ressortissants au Liban. La Chine avertissait ainsi lundi 23 septembre ses propres nationaux d'évacuer aussi bien le "pays du Cèdre" qu'Israël aussi vite que possible, par leurs propres moyens.

Les Américains, eux, préparent une opération d'évacuation massive, par voie de mer, des quelque 89 000 citoyens américains basés au Liban. À cet effet, l'US Navy a dépêché sur la Méditerranée orientale son groupe amphibie "Wasp". Il s'agit de quatre bâtiments, dont un porte-hélicoptères d'assaut amphibie, capable d'accueillir à son bord plusieurs milliers de personnes. Ce week-end déjà, les ministres de la défense américain et israélien ont mis au point l'articulation opérationnelle qu'une telle évacuation de masse supposerait.

La France aussi se prépare. De source diplomatique, on indique qu'un porte-hélicoptères amphibie, accompagné de deux frégates, pourrait rapidement prendre la direction des côtes libanaises pour extraire du pays les ressortissants français et leurs proches, si la décision était prise. Soit entre 30 et 60 000 personnes. Cs évacués seraient alors transportés jusqu'à Chypre, à moins de 200 kilomètres du port de Beyrouth pour être in fine rapatriés sur la France par voie aérienne.

Lors de la seconde guerre au Liban d'Israël, en 2006, les marines française et américaine avaient ainsi réussi a évacuer respectivement 14 000 et 15 000 de leurs ressortissants respectifs.