Guerre entre Israël et le Hamas : ce qu'il faut retenir de la journée du mardi 17 octobre
Au 11e jour de la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, la destruction d'un hôpital à Gaza vient aggraver un bilan déjà très lourd. Au moins 200 personnes ont été tuées, mardi 17 octobre, dans l'enceinte de cet hôpital. Le Hamas accuse Israël, qui dément toute frappe et affirme que l'organisation palestinienne Jihad islamique est responsable.
Ce raid intervient à la veille de la visite dans la zone du président américain, qui a d'ores et déjà annoncé "reporter" son voyage prévu en Jordanie. Les autorités jordaniennes avaient fait savoir qu'elles annulaient un sommet tripartite avec le locataire de la Maison Blanche, le président égyptien et le président de l'Autorité palestinienne à Amman. Joe Biden, qui a fait part "de ses plus profondes condoléances pour les vies innocentes perdues dans l'explosion d'un hôpital à Gaza", doit rencontrer le Premier ministre israélien. Voici ce qu'il faut retenir de la journée de mardi.
Une explosion dans un hôpital à Gaza déclenche une vague de condamnations
Dans un communiqué, le Hamas a fait état de "200 à 300 martyrs" tués à l'hôpital al-Ahli, situé dans le centre-ville de Gaza. "Des centaines de victimes se trouvent encore dans les décombres", selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. Alors que le Hamas a accusé Israël d'avoir bombardé l'établissement, l'armée israélienne a démenti dans un communiqué : "D'après des informations des services de renseignements, basées sur plusieurs sources que nous avons obtenues, le Jihad islamique est responsable du tir de roquette raté qui a touché l'hôpital." "Que le monde entier le sache : les terroristes barbares à Gaza sont ceux qui ont attaqué l'hôpital à Gaza et pas l'armée israélienne", a de son côté martelé le Premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou.
Alors que les circonstances de cette frappe demeurent floues, elle a déclenché une vague de colère dans le monde arabe. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a appelé à "l'arrêt de cette violence sans précédent à Gaza". Le Qatar a dénoncé un "massacre", tout comme la Jordanie, où des dizaines de manifestants ont tenté de pénétrer dans l'enceinte de l'ambassade d'Israël à Amman. Des manifestants en colère se sont également rassemblés devant l'ambassade de France à Tunis (Tunisie). Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a décrété un deuil de trois jours dans les Territoires palestiniens et le Hezbollah libanais a appelé à observer une "journée de colère".
C'est "inacceptable", a estimé le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme. Paris a condamné "avec fermeté" cette frappe. "Le droit international humanitaire s'impose à tous et doit permettre la protection des populations civiles", a souligné le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. "Rien ne peut justifier de prendre des civils pour cibles", a ajouté Emmanuel Macron sur le réseau social X.
Six morts dans une frappe israélienne sur une école abritant des déplacés
Au moins six personnes qui s'étaient abritées dans une école gérée par l'agence de l'ONU pour les réfugiés dans la bande de Gaza ont été tuées dans un raid israélien, a annoncé l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine. "L'école a été frappée pendant des bombardements des forces israéliennes sur la bande de Gaza", a-t-elle rapporté dans un communiqué, précisant que des dizaines de personnes avaient également été blessées et que le bilan des victimes était "certainement plus élevé". Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a dit vérifier ces informations.
Selon un bilan diffusé mardi par le ministère de la Santé du Hamas, ne prenant pas en compte la destruction de l'hôpital, environ 3 000 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza depuis les représailles à l'attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre.
Quatre assaillants tués dans une tentative d'infiltration en Israël depuis le Liban
L'armée israélienne a annoncé avoir tué au moins quatre assaillants lors d'une tentative d'infiltration à sa frontière nord avec le Liban, où se multiplient les violences. Dans un communiqué, Tsahal a assuré que ses soldats avaient "repéré une escouade terroriste tentant de s'infiltrer à travers la barrière de sécurité depuis le Liban et de déposer un engin explosif".
Le Hamas annonce la mort d'un de ses commandants dans un raid israélien
Aymane Nofal, un commandant des Brigades al-Qassam, la branche armée du Hamas, a été tué dans une frappe de l'armée israélienne sur le camp de réfugiés de Bureij, explique un court communiqué du Hamas. Confirmant l'avoir tué, l'armée israélienne a de son côté affirmé qu'il "avait mené de nombreuses attaques contre Israël", "supervisé la confection d'armes" et "pris part à l'organisation de l'enlèvement de Gilad Shalit", un soldat israélien capturé en 2006 et libéré en 2011.
Dans la nuit, un autre cadre du Hamas, Osama Mazini, a été tué par l'armée israélienne, a-t-elle précisé. Le groupe n'a pas commenté.
Le bilan des victimes françaises s'élève à 21 morts
Le Quai d'Orsay a annoncé que deux autres ressortissants français étaient morts, "ce qui porte à 21 le bilan des victimes françaises des attaques terroristes menées par le Hamas contre Israël". "Onze compatriotes sont toujours portés disparus", ajoute le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. "C'est le cas d'une ressortissante dont la France dénonce la mise en scène ignoble par le Hamas dans une vidéo", poursuit le Quai d'Orsay.
Une vidéo d'une franco-israélienne, Mia Shem, a été diffusée lundi par l'organisation islamiste palestinienne. Sa mère a supplié mardi "les dirigeants du monde" de faire libérer sa fille, enlevée le 7 octobre en Israël. "Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour obtenir sa libération", a déclaré Emmanuel Macron depuis Tirana (Albanie), où il est en déplacement. Le président français a évoqué des "discussions intenses", qui "avancent" selon lui, pour obtenir la libération des otages entre les mains du Hamas.
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