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Guerre entre le Hamas et Israël : ce qu'il faut retenir de la journée du 19 octobre

Au 13e jour du conflit, Washington et Le Caire ont annoncé que l'aide humanitaire tant attendue dans la bande de Gaza devrait commencer à y entrer vendredi.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un camp de réfugiés à Khan Younès, dans la bande de Gaza, le 19 octobre 2023. (MUSTAFA HASSONA / ANADOLU / AFP)

Alors que l'armée israélienne continue de pilonner la bande de Gaza, en riposte à l'attaque terroriste menée le 7 octobre sur le sol israélien par le Hamas, une intense activité diplomatique se poursuit pour tenter de mettre fin au conflit. En visite mercredi à Tel-Aviv, le président américain a obtenu le feu vert d'Israël au passage de l'aide humanitaire via l'Egypte. Des camions qui patientent à la frontière pourraient commencer à entrer dans la bande de Gaza vendredi. Sur le front de la guerre, l'armée israélienne a affirmé avoir mené en 24 heures des centaines de frappes aériennes. Voici ce qu'il faut retenir de la journée du jeudi 19 octobre.

L'aide humanitaire attendue vendredi

Des camions d'aide humanitaire stationnent depuis plusieurs jours au point de passage de Rafah, entre l'Egypte et la bande de Gaza. Toutefois, les présidents américain et égyptien "se sont mis d'accord sur l'acheminement de l'aide humanitaire vers la bande de Gaza via le terminal de Rafah, de manière durable", a assuré Le Caire jeudi. Cette aide ne pourra vraisemblablement pas arriver avant vendredi en raison de travaux à faire sur la route, détruite par les bombardements israéliens. 

Joe Biden avait affirmé avoir obtenu du président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, de "laisser jusqu'à 20 camions traverser", un nombre totalement insuffisant selon l'Organisation mondiale de la santé. Des avions-cargos remplis d'aide, dont de la nourriture et des médicaments, sont également arrivés jeudi à l'aéroport égyptien d'Al-Arich. Au Caire, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a plaidé pour "un accès humanitaire rapide et sans obstacle", appelant à un "cessez-le-feu humanitaire immédiat". "Il nous faut de la nourriture, de l'eau, du carburant et des médicaments tout de suite", a-t-il ajouté.

Des quartiers entiers ont été rasés et se retrouvent sans eau, sans nourriture ni électricité. Plus d'un million de personnes ont été déplacées depuis le début du siège israélien, le 9 octobre, autour de la bande de Gaza.

Des centaines de frappes aériennes israéliennes en 24h

L'armée israélienne a affirmé jeudi avoir mené en 24 heures des centaines de frappes aériennes visant, selon elle, des infrastructures du Hamas. A Khan Younès, huit enfants d'une même famille sont morts dans des bombardements nocturnes. Le ministère de l'Intérieur du gouvernement du Hamas a également fait état de morts et de blessés parmi des déplacés s'abritant dans l'enceinte d'une église à Gaza, touchée par un raid israélien. 

Les frappes israéliennes menées en représailles ont tué au moins 3 785 Palestiniens, en majorité civils, selon un décompte jeudi du ministère de la Santé du Hamas. Ce dernier a recensé au moins 1 524 décès d'enfants.

Par ailleurs, le bilan autour de l'explosion meurtrière à l'hôpital al-Ahli continue de faire débat. Selon le ministère de la Santé du territoire palestinien, ce tir, attribué par le Hamas à Israël, a fait au moins 471 morts. "Où sont tous les corps?", a interrogé un porte-parole de l'armée israélienne, contestant le nombre avancé par le Hamas. Israël a affirmé avoir des "preuves" de la responsabilité du Jihad islamique, un autre mouvement palestinien, dans la frappe sur l'hôpital. 

Le bilan des victimes françaises porté à 28 morts

Le bilan des victimes françaises tuées dans les attaques du Hamas contre Israël s'est encore alourdi, avec un total de 28 morts, a annoncé jeudi la porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Elle a précisé que "sept compatriotes  sont toujours portés disparus", dont certains d'entre sont otages du Hamas. Interrogée sur le nombre d'otages, la porte-parole s'est refusée à tout commentaire, pour leur sécurité et "par respect pour les familles".

L'armée israélienne a affirmé jeudi qu'au moins 203 otages (des Israéliens, des étrangers et des binationaux) étaient retenus par le Hamas. Ce dernier a revendiqué lundi soir "200 à 250 otages" et fait état de 22 otages tués dans des raids aériens de l'armée israélienne depuis le début de la riposte.

L'interdiction de la manifestation propalestinienne à Paris suspendue

Le tribunal administratif de Paris a suspendu l'interdiction préfectorale d'une manifestation propalestinienne alors déjà en cours sur la place de la République à Paris. "Le respect de la liberté de manifestation et de la liberté d'expression, qui ont le caractère de libertés fondamentales (...) doit être concilié avec l'exigence constitutionnelle de sauvegarde de l'ordre public", a estimé le tribunal. Or, "il ne résulte pas de l'instruction, et en particulier de la note des services spécialisés établie en vue de la présente manifestation, que le rassemblement projeté présenterait un risque particulier de violences, à l'encontre d'autres groupes ou des forces de l'ordre", argue-t-il.  

Cette décision intervient alors que le Conseil d'Etat a retoqué, mercredi, le télégramme du ministre de l'Intérieur, qui réclamait une interdiction systématique de ces rassemblements. L'institution a estimé que les manifestations propalestiniennes ne pouvaient être interdites systématiquement et qu'il revenait aux seuls préfets d'apprécier, "au cas par cas", s'il y avait localement un risque de troubles à l'ordre public.

Emmanuel Macron pointe un risque de "division" en France

Le risque de division avec une importation de la guerre entre le Hamas et Israël est sur toutes les lèvres. "On est un pays, si on gère mal cette situation, ça peut être un élément de division", a reconnu jeudi auprès de l'AFP Emmanuel Macron. "On a la plus grande communauté juive (...) en Europe, on a énormément de jeunes qui sont d'origine du Moyen-Orient, du Maghreb ou d'Afrique. On a beaucoup de jeunes aussi qui sont de confession musulmane", a ajouté le chef de l'Etat.

La journée de jeudi a été marquée par les suites de la polémique entre Gérald Darmanin et Karim Benzema. Le ministre de l'Intérieur a réitéré ses critiques à l'encontre du footballeur qu'il accuse d'être "en lien notoire avec les Frères musulmans", notamment après un message de soutien du joueur pour les Palestiniens de Gaza. Gérald Darmanin a affirmé sur BFMTV qu'il retirerait ses propos si le Ballon d'or français "tweetait" pour "pleurer également" l'assassinat du professeur de français d'Arras.

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