Guerre entre Israël et le Hamas : ce qu'il faut retenir de la journée du 2 septembre

Des milliers d'Israéliens ont encore manifesté pour réclamer un accord sur la libération des otages. La grève générale annoncée a été inégalement suivie et suspendue plus tôt que prévu par la justice.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des milliers d'Israéliens manifestent pour réclamer au gouvernement de conclure un accord sur la libération des otages, à Tel-Aviv, le 2 septembre 2024. (JACK GUEZ / AFP)

Des milliers d'Israéliens ont manifesté dans tout le pays pour réclamer au gouvernement de Benyamin Nétanyahou un accord sur la libération des otages, lundi 2 septembre, quelques jours après la découverte des corps sans vie de six otages retenus par la Hamas dans la bande de Gaza. L'Etat hébreu a également poursuivi son opération militaire à Gaza et en Cisjordanie occupée. Voici ce qu'il faut retenir de la journée du lundi 2 septembre.

Des manifestations massives dans plusieurs villes israéliennes

Des milliers d'Israéliens sont à nouveau descendus dans la rue, au lendemain de manifestations massives dans plusieurs villes du pays, pour réclamer au gouvernement un accord permettant le retour des otages. "Nous voulons que ce gouvernement cesse d'exister, nous voulons des élections, et avant tout nous voulons qu'il signe un accord pour libérer les otages et mettre fin à cette guerre qui est terrible pour les deux camps", a dit à l'AFP Barak Hadurian, un ingénieur de 56 ans, lors d'une manifestation à Tel-Aviv.

La centrale syndicale israélienne Histadrout avait également appelé à une "grève générale" pour accentuer la pression sur le gouvernement. Plusieurs grandes villes, comme Tel-Aviv et Haïfa, ont suivi le mot d'ordre et annoncé la fermeture des services municipaux, et plusieurs banques et de nombreuses universités étaient à l'arrêt, selon le journal israélien Haaretz. Des perturbations ont aussi été enregistrées à l'aéroport Ben-Gourion de Tel-Aviv, où les départs ont repris partiellement dans la matinée après deux heures d'interruption totale.

Mais le mouvement était inégalement suivi lundi, plusieurs municipalités, notamment celle de Jérusalem, n'ayant pas suivi le mot d'ordre. Le tribunal du Travail de Tel-Aviv, saisi par un ministre du gouvernement de Benyamin Nétanyahou, a finalement ordonné la fin de la grève à 14h30, arguant qu'il "était clair qu'il s'agissait d'une grève politique" et que la centrale syndicale n'avait "aucun argument économique".

Israël poursuit son opération à Gaza et en Cisjordanie

En parallèle de son offensive dans la bande de Gaza, l'Etat hébreu a poursuivi son opération militaire lancée mercredi en Cisjordanie, un territoire palestinien séparé de la bande de Gaza et occupé par Israël depuis 1967. De fortes explosions ont été entendues dimanche près du camp de réfugiés de Jénine d'où s'élevait un épais nuage de fumée. Au moins 24 Palestiniens, principalement des combattants, ont été tués en Cisjordanie depuis le début de l'opération.

La rapporteure spéciale de l'ONU pour les territoires palestiniens, l'Italienne Francesca Albanese, a affirmé que la "violence génocidaire d'Israël" à Gaza "risque de sortir de Gaza et de s'étendre à l'ensemble du territoire palestinien occupé". L'experte indépendante, mandatée par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU mais qui ne s'exprime pas au nom de l'organisation, a accusé à plusieurs reprises Israël de "génocide" des Palestiniens à Gaza. "L'apartheid israélien vise simultanément Gaza et la Cisjordanie, dans le cadre d'un processus global d'élimination, de remplacement et d'expansion territoriale", a-t-elle accusé dans un communiqué.

Benyamin Nétanyahou "demande pardon" aux familles des otages retrouvés morts à Gaza

"Je vous demande pardon de ne pas les avoir ramenés en vie. Nous étions proches mais nous n'avons pas réussi", a déclaré le Premier ministre israélien lors d'une conférence de presse. Il a ajouté que le mouvement islamiste palestinien Hamas "paiera un prix très fort", et que les otages avaient été "exécutés (...) en leur tirant une balle dans la nuque".

Benyamin Nétanyahou a également affirmé qu'Israël devrait conserver son contrôle du corridor de Philadelphie, une bande de terre le long de la frontière entre la bande de Gaza et l'Egypte. "La réalisation des objectifs de la guerre passe par le couloir de Philadelphie", a affirmé le Premier minisre, alors que ce sujet constitue un point de blocage dans les négociations pour un accord de cessez-le-feu avec le Hamas.

Le Royaume-Uni annonce une suspension partielle de ses exportations d'armes vers Israël

Londres a annoncé la suspension prochaine d'une trentaine de licences d'exportations vers Israël, sur les 350 existantes. "La liste des [exportations] suspendues comprend des composants importants entrant dans la composition d'avions militaires, notamment d'avions de chasse, d'hélicoptères et de drones, ainsi que des articles facilitant le ciblage au sol", a détaillé devant le Parlement britannique le ministre des Affaires étrangères, David Lammy.

"Il existe un risque clair [que ces armes] soient utilisées pour commettre ou faciliter une violation grave du droit humanitaire international [à Gaza]", a justifié le responsable britannique. Pour autant, "il ne s'agit pas d'une interdiction générale [ni d'un] embargo", et le Royaume-Uni "ne pourra pas se prononcer sur le fait de savoir si Israël a violé le droit humanitaire international", a précisé le ministre.

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