Guerre entre Israël et le Hamas : ce qu'il faut retenir de la journée du vendredi 10 mai

L'Assemblée générale de l'ONU a massivement approuvé une résolution appelant à l'adhésion de la Palestine, que les Etats-Unis bloquent au Conseil de sécurité.
Article rédigé par franceinfo
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Des réfugiés palestiniens vivent sous des tentes installées dans le camp de Jabalia, dans la bande de Gaza, le 10 mai 2024. (MAHMOUD ASSA / AGENCE ANADOLU / AFP)

Une offensive terrestre israélienne sur Rafah conduirait à une "catastrophe humanitaire colossale", a prévenu le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, vendredi 10 mai. Pendant ce temps, une majorité écrasante de l'Assemblée générale de l'ONU a jugé que les Palestiniens mériteraient d'être membres à part entière de l'organisation, même si une véritable adhésion est bloquée par les Etats-Unis. Ce vote symbolique, salué par l'Autorité palestinienne, a provoqué la colère d'Israël. "La violence paie", a réagi son chef de la diplomatie Israël Katz, pour qui ce vote récompense le mouvement islamiste Hamas pour son attaque du 7 octobre. 

L'Assemblée générale de l'ONU vote en faveur d'une adhésion des Palestiniens

Une majorité écrasante de l'Assemblée générale de l'ONU a jugé que les Palestiniens mériteraient d'être membres à part entière de l'organisation, et leur a octroyé quelques droits supplémentaires à défaut d'une véritable adhésion, qui est bloquée par le veto des Etats-Unis au Conseil de sécurité. "Je me suis tenu des centaines de fois à cette tribune, souvent dans des circonstances tragiques, mais aucune comparable à ce que mon peuple vit aujourd'hui", a lancé l'ambassadeur palestinien à l'ONU, Riyad Mansour.

Cette résolution "aura un impact important sur l'avenir du peuple palestinien", même si en elle-même, elle "ne rend pas justice à l'Etat de Palestine" qui reste simple observateur, a ajouté l'ambassadeur à l'ONU des Emirats arabes unis, à l'origine de la résolution adoptée vendredi.

Face à la guerre à Gaza, les Palestiniens, qui ont depuis 2012 un statut "d'Etat non membre observateur", avaient relancé début avril leur requête de 2011 réclamant de devenir un Etat membre à part entière des Nations unies.

L'ONU avertit Israël sur une "catastrophe" à Rafah

Une offensive terrestre israélienne sur Rafah conduirait à une "catastrophe humanitaire colossale", a prévenu le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, au moment où les opérations militaires contre le Hamas dans cette ville surpeuplée paralysent l'entrée de l'aide dans la bande de Gaza. Selon l'ONU, environ 110 000 personnes ont fui depuis qu'Israël a appelé lundi la population de l'est de la ville à évacuer. "Quelque 30 000 personnes fuient la ville chaque jour", a déclaré à Genève le responsable du bureau des Affaires humanitaires de l'ONU pour Gaza, Georgios Petropoulos, dont la plupart "ont déjà dû se déplacer à cinq ou six reprises" depuis le début de la guerre.

Israël dit avoir livré du carburant à Gaza

Israël a annoncé la livraison de 200 000 litres de carburant à la bande de Gaza, vendredi 10 mai, après une mise en garde onusienne. Cette mesure a été rendue publique par le Cogat, organe du ministère de la Défense supervisant les affaires civiles en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza. Le carburant a transité via le point de passage Kerem Shalom. Après inspection des camions, il a "été transféré pour répondre aux besoins essentiels actuels de la communauté internationale, notamment les hôpitaux, les zones humanitaires, les centres logistiques et la distribution de l'aide humanitaire", poursuit le Cogat.

Washington observe "avec préoccupation" l'opération à Rafah

Les Etats-Unis "observent avec préoccupation" l'opération militaire israélienne en cours à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, mais ne jugent pas qu'elle soit "majeure", a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche. John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, a par ailleurs affirmé que les Etats-Unis jugeaient toujours "possible" un accord sur une trêve à Gaza à condition que les parties impliquées fassent preuve de "courage" et de "bonne foi", alors que le Hamas et Israël ont quitté des pourparlers qui se déroulaient au Caire, sans réussir à se mettre d'accord.

Une femme blessée dans la ville israélienne de Beersheva

Une femme a été blessée à Beersheva, grande ville du sud d'Israël visée par deux salves de roquettes tirées depuis la bande de Gaza par le Hamas, a annoncé l'armée israélienne, vendredi. Agée de 37 ans, elle a été "légèrement blessée" par un éclat et évacuée à l'hôpital. L'armée israélienne précise que neuf roquettes ont été tirées depuis la région de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, et cinq supplémentaires, plus tard, depuis le centre du territoire palestinien assiégé, en direction de Beersheva, à une quarantaine de kilomètres à vol d'oiseau de la ligne de démarcation entre Israël et Gaza. Les Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas, ont revendiqué ces tirs de roquettes dans un communiqué publié sur Telegram.

L'armée israélienne annonce la mort de quatre soldats

L'armée israélienne a annoncé vendredi la mort de quatre de ses soldats, tués par un "engin explosif" dans la ville de Gaza. "Les quatre soldats ont été tués (...) par un engin explosif près d'une école dans le quartier de Zeitoun", détaille l'armée à l'AFP. Elle précise dans un communiqué que deux militaires, dont un officier, ont été "grièvement blessés" par l'explosion. Ces morts portent à 271 le nombre de soldats tués dans la campagne militaire israélienne sur Gaza depuis le début de l'offensive au sol, le 27 octobre, selon l'armée. En outre, deux soldats israéliens ont été grièvement blessés lors de combats dans le sud de la bande de Gaza, indique l'armée israélienne, sans autre détail.

Le Conseil de sécurité de l'ONU demande une enquête sur les fosses communes

Le Conseil de sécurité de l'ONU a réclamé une enquête "indépendante" et "immédiate" après la découverte, autour d'hôpitaux de la bande de Gaza, de fosses communes où étaient enterrées "des centaines" de personnes. Dans une déclaration, les membres du Conseil expriment "leur profonde inquiétude concernant les informations sur la découverte de fosses communes, dans et autour des hôpitaux Nasser et al-Chifa à Gaza, où des centaines de corps, notamment de femmes, d'enfants et de personnes âgées, étaient enterrés".

Ils soulignent la nécessité de "rendre des comptes" et appellent à ce que des enquêteurs aient un "accès sans entrave à tous les lieux des fosses communes à Gaza, pour mener une enquête immédiate, indépendante, rigoureuse, complète, transparente et impartiale afin de déterminer les circonstances derrière les fosses". Le Conseil ne précise pas qui pourrait conduire cette enquête.

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