Guerre dans la bande de Gaza : l'aide humanitaire est "complètement paralysée", avertit l'ONU
"Il est inimaginable que nous forcions des êtres humains à vivre une expérience aussi horrible". La fermeture par Israël des principaux points de passage vers la bande de Gaza a coupé les principales vannes d'acheminement de l'aide, le carburant en particulier, a averti Andrea De Domenico, patron du bureau de l'agence humanitaire des Nations unies dans les territoires palestiniens occupés (Ocha), jeudi 9 mai.
Dimanche, Israël a fermé le point de passage de Kerem Shalom après que des tirs de roquettes, revendiqués par la branche armée du Hamas, y ont tué quatre soldats israéliens. L'armée israélienne a ensuite appelé les habitants des quartiers est de Rafah à évacuer, avant de prendre le contrôle du côté palestinien du point de passage de Rafah entre Gaza et l'Egypte, et de le fermer également.
Plus que "3 jours de carburant" dans les hôpitaux
Si Israël a annoncé avoir rouvert Kerem Shalom mercredi, Andrea De Domenico estime que l'acheminement de l'aide reste "extrêmement difficile". Les Israéliens "ont des chars partout, des troupes sur le terrain, ils bombardent la zone à l'est de Rafah et ils veulent que nous allions chercher du carburant ou des produits de base [dans ces zones de guerre] ? Ils savent que nous ne pouvons tout simplement pas y aller", a critiqué Andrea De Domenico.
De son côté, le chef de l'Organisation mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré mercredi que les hôpitaux du sud de la bande de Gaza ne disposaient plus que de "trois jours de carburant". Catherine Russell, directrice de l'Unicef, l'agence des Nations unies pour l'enfance, a quant à elle prévenu jeudi que si le carburant n'était pas autorisé à entrer "les conséquences se feraient sentir presque immédiatement" : "Les couveuses des bébés prématurés s'arrêteront, les enfants et les familles se déshydrateront ou consommeront de l'eau" non potable et "le temps perdu se transformera bientôt en vies perdues".
Faute de nouveaux approvisionnements, les stocks d'aide alimentaire risquent de s'épuiser et les traitements médicaux destinés aux enfants souffrant de malnutrition risquent d'être interrompus. Le manque de carburant pourrait également séparer les familles de déplacés, surtout les enfants qui risquent de se perdre. "Sans carburant, pas d'antennes, pas de télécommunications", dit Andrea De Domenico. Les derniers hôpitaux encore debout dans une bande de Gaza en ruines pourraient également cesser de fonctionner.
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