Guerre entre Israël et le Hamas : ce qu'il faut retenir du jeudi 22 février
Face à un bilan humain qui ne cesse de s'alourdir, des discussions impliquant les médiateurs internationaux (Qatar, Etats-Unis, Egypte) en vue d'une trêve associée à une nouvelle libération d'otages se poursuivent, jeudi 22 février. Après une visite au Caire, le conseiller du président américain s'est rendu en Israël. Voici ce qu'il faut retenir de cette journée.
Un émissaire américain en déplacement en Israël
Les discussions sur une trêve dans la bande de Gaza et sur la libération des otages retenus depuis le 7 octobre par le Hamas se trouvent dans l'impasse. Pour tenter d'en sortir, le conseiller du président américain Joe Biden pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, s'est rendu jeudi en Israël. Le porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby. Ce dernier a précisé que l'émissaire s'était rendu au Caire (Egypte) mercredi et devait, au cours de cette journée dans l'Etat hébreu, le gouvernement ainsi que des familles d'otages américains.
Les pourparlers portent sur "une pause prolongée afin de libérer tous les otages" et dans le but de "faire rentrer plus d'aide humanitaire" dans la bande de Gaza, a rappelé John Kirby.
Médecins sans frontières fustige le veto américain
Le secrétaire général de Médecins sans frontières s'en est pris aux Etats-Unis lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU. Après que Washington a mis pour la troisième fois son veto à une résolution permettant au Conseil d'exiger un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, Christopher Lockyear s'est dit "consterné", lors d'une prise de parole, jeudi.
La veille, l'ONG a annoncé qu'une frappe israélienne contre une de ses résidences, dans le sud de la bande de Gaza, avait causé la mort de deux proches d'un de ses employés.
Des violences en Cisjordanie occupée
Trois Palestiniens ont ouvert le feu à l'arme automatique jeudi après-midi sur des véhicules dans un embouteillage près de la colonie juive de Maale Adoumim, en Cisjordanie occupée, tuant une personne et en blessant huit autres. Depuis le début de la guerre à Gaza, la Cisjordanie est le théâtre d'attaques perpétrées par des Palestiniens contre des Israéliens, et de raids quasi quotidiens de l'armée israélienne, souvent meurtriers. Le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, estime que l'attaque constitue une "réponse naturelle aux massacres et aux crimes de l'occupation dans la bande de Gaza et en Cisjordanie occupée".
Plus tard dans la journée, "un bombardement sur une voiture dans le camp de Jénine a fait un mort et quatre blessés, dont une grièvement", selon le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne. La voiture a été frappée dans une rue du camp de réfugiés palestiniens, devenu avec les années une zone urbaine. Plusieurs grands médias israéliens ont évoqué un bombardement aérien israélien, ce qui n'était pas confirmé dans l'immédiat par l'armée israélienne.
L'UNRWA a atteint un point de rupture"
"C'est avec un profond regret que je dois aujourd'hui vous informer que l'Agence a atteint un point de rupture", a écrit le patron de l'UNRWA dans une lettre au président de l'Assemblée générale de l'ONU. Dans le texte publié sur X, le patron de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, le Français Philippe Lazzarini cite "les appels répétés d'Israël à son démantèlement et le gel des financements de donateurs face à des besoins humanitaires à Gaza sans précédent." Douze membres de l'agence de l'ONU sont accusés par Israël d'être impliqués dans les attaques terroristes du 7 octobre. Une enquête interne a depuis été lancée.
Si "jusqu'à maintenant, aucune preuve n'a été partagée par Israël avec l'UNRWA", 16 pays ont suspendu leur financement, pour un total de 450 millions de dollars, a précisé Philippe Lazzarini. Il prévient que les opérations de l'agence à travers la région "vont être gravement compromises à partir de mars".
Des frappes sur Rafah et Khan Younès
De nouvelles frappes aériennes lancées sur Rafah dans la nuit de mercredi à jeudi ont fait 97 morts, selon le Hamas. Les bombardements ont notamment détruit la mosquée al-Faruq, dont seul le minaret reste désormais dressé au milieu des ruines, a constaté un journaliste de l'AFP. C'est dans cette ville surpeuplée, située dans le sud de la bande de Gaza, que l'armée israélienne prépare une offensive terrestre.
Avant l'aube, l'aviation israélienne a mené dans cette ville une dizaine de frappes, selon un journaliste de l'AFP. Des bombardements ont aussi visé Khan Younès, à quelques kilomètres plus au nord.
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