Guerre entre Israël et le Hamas : sans accord, l'offensive à Rafah peut "arriver à n'importe quel moment", alerte le patron de l'UNRWA

Alors que le Premier ministre israélien continue de menacer d'une offensive à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens se prépare au pire, en même temps qu'elle lutte pour sa propre survie.
Article rédigé par Jérémie Lanche
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un Palestinien devant les dégâts causés par un bombardement à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 29 avril 2024. (AFP)

Le Premier ministre israélien a prévenu, mardi 30 avril, que son armée entrera à Rafah, ville de la bande de Gaza située à la frontière avec l'Égypte, "avec ou sans accord de trêve", alors que la menace plane depuis plusieurs semaines. Il promet, à nouveau, d’en finir avec le Hamas, soupçonné de s’être retranché à Rafah, où sont réfugiés un million et demi de civils. 

Philippe Lazzarini, le patron de l’UNRWA, l’admet, les seules informations qu’il a sur une potentielle invasion de Rafah sont celles qu’il lit dans la presse. Reste le sentiment de ses équipes sur place, qui n’est pas très bon : "Pour le moment, personne n’a demandé aux civils d’évacuer Rafah. Mais le sentiment qui domine, c’est que s’il n’y a pas d’accord cette semaine, ça peut arriver à n’importe quel moment."

Des problèmes de financement

Seule bonne nouvelle : l’aide alimentaire qui parvient un peu plus, au nord de Gaza, même si elle reste largement insuffisante et qu'Israël continue d’entraver l’action des humanitaires. Le gouvernement "refuse systématiquement nos demandes de convois vers le nord de Gaza. Dès qu’un convoi est autorisé, on doit se plier à des règles fastidieuses, dénonce Philippe Lazzarini. Il faut décharger et charger plusieurs fois les camions sur le trajet. Les horaires des checkpoints changent tous les jours aussi, et ça nous complique encore plus la tâche."

L'argent est une autre source d'inquiétude. Il manque cruellement depuis que les États-Unis ont décidé de suspendre leur financement sur fond d’accusation d’implication d’une vingtaine d’employés dans l’attaque du 7-Octobre. Des cas individuels, répond Philippe Lazzarini, avec 14 employés qui font encore l'objet d’une enquête. La plupart des pays donateurs ont repris leurs versements à l’UNRWA, de quoi assurer les actions de l’agence jusqu’en juin, mais pas plus.

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