Guerre entre le Hamas et Israël : la mise en place d'un corridor sécurisé pour évacuer des civils de Gaza est-elle réalisable ?
"Tout membre du Hamas est un homme mort" : le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a prononcé cette phrase, en forme de menace contre le mouvement islamiste palestinien, lors de la première allocution solennelle avec son gouvernement d'urgence, formé mercredi 11 octobre, avec Benny Gantz, un des principaux chefs de l'opposition.
Au sixième jour de la guerre entre les deux ennemis qui a déjà fait des milliers de morts, Israël continue à pilonner sans relâche la bande de Gaza après avoir juré d'"écraser" et de "détruire" le mouvement islamiste palestinien Hamas, responsable de l'attaque la plus meurtrière de l'histoire contre l'Etat juif.
La question d'un corridor humanitaire
Mais qu'en est-il de la situation humanitaire à Gaza, cette bande de terre d'un peu plus de deux millions d'habitants ? Quelques heures après l'attaque du Hamas contre Israël samedi 7 octobre, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou a appelé les civils palestiniens à quitter la bande de Gaza avant l'offensive militaire qui se prépare, sans toutefois donner de précision. Les États-Unis ont annoncé être en discussion avec l'Egypte et Israël pour la mise en place d'un corridor sécurisé pour évacuer des civils. En attendant, il est aussi question de réussir à acheminer l'aide humanitaire dans l'enclave.
À ce stade, mettre en place un corridor sécurisé pour évacuer des civils semble très compliqué, en tout cas à court terme, notamment parce que le poste-frontière de Rafah, entre la bande de Gaza et l'Egypte, a été bombardé à trois reprises en 24 heures par l'aviation israélienne. C'est pourtant la seule porte de sortie pour les Palestiniens. Eretz, l'autre point de passage vers Israël, est évidemment bouclé à double tour. Pour y parvenir, il faut aussi une coordination avec l'Egypte qui n'a pas envie de recevoir un flot de milliers de réfugiés sur son territoire. Elle en accueille déjà entre 50 et 70 000, installés dans plusieurs localités à Rafah, Al-Arish ou encore Ismaïliia sur le canal de Suez.
Les États-Unis disent être en discussion pour un tel corridor avec des agences spécialisées des Nations Unies. Il faut rappeler que l'UNRWA gère, depuis les années 1950, le sort des réfugiés palestiniens, notamment à Gaza. Pour l'instant, l'évacuation de civils du territoire palestinien est donc encore à l'état d'idée sur le papier. Malgré tout, la question risque de se poser quand l'armée israélienne entamera sa campagne militaire, à terre, dans tous les secteurs de la bande de Gaza pour tenter d'éradiquer le Hamas.
Plus de 180 000 personnes sans abri à Gaza
Concernant l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza, là encore, la seule porte d'entrée et de sortie, c'est l'Egypte et le point frontière de Rafah. Sachant qu'Israël a coupé l'eau, l'électricité ainsi que l'approvisionnement en nourriture dans le territoire palestinien. Les Nations unies ont fait savoir que plus de 180 000 personnes étaient désormais sans-abri à Gaza depuis les bombardements israéliens.
Les ONG commencent à évaluer les besoins sur place et la mise en place d'un dispositif humanitaire. Un responsable de Médecins sans frontières explique que l'ONG gère une clinique à Gaza avec des réserves de fuel pour deux mois, mais évidemment, le manque d'électricité pour faire tourner les générateurs va poser de gros problèmes au réseau de santé à Gaza.
>> Guerre entre le Hamas et Israël : comment vit-on dans la bande de Gaza ?
Il va très vite manquer de consommables, c'est-à-dire de seringues, de pansements, de médicaments. L'offensive terrestre israélienne va entraîner un afflux de blessés qu'il sera difficile de prendre en charge dans ce contexte de guerre et de blocus.
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