Guerre entre le Hamas et Israël : comment vit-on dans la bande de Gaza ?
"Cela n'est vraiment pas le moment de couper l'aide aux Palestiniens", a dit mardi 10 octobre sur franceinfo la responsable du programme Palestine pour Médecins sans frontières. En réponse à l'attaque du mouvement islamiste du Hamas contre Israël samedi 7 octobre, l'État hébreu a bombardé Gaza. Ce conflit a déjà déplacé plus de 187 000 personnes à l'intérieur de la bande de Gaza.
Dans la bande de Gaza, 2 200 000 personnes vivent réparties sur 360 km². C'est donc un territoire surpeuplé avec 6 000 habitants au km² alors qu'en France par exemple, il y a 105 habitants au km². La bande de Gaza est coincée entre Israël, l'Égypte et la mer Méditerranée. Par endroits, elle est large de seulement six kilomètres.
L'écrasante majorité de ses habitants n'a pas le droit de sortir. On parle souvent de "prison à ciel ouvert". Depuis 2007 et la prise du pouvoir du Hamas à Gaza, ce territoire est soumis à un blocus. L'accès à la mer est verrouillé par les troupes israéliennes qui patrouillent au large et l'aéroport a été détruit il y a 20 ans.
Seuls 18 000 Gazaouis autorisés à aller travailler en Israël
Par la terre, tout le territoire est entouré de murs et de barrières. Seule une sortie vers Israël est autorisée, au nord, pour les Gazaouis qui ont des permis de travail. Ils sont seulement 18 000. Ceux qui doivent aller se faire soigner en Israël peuvent aussi sortir avec une autorisation du ministère de la Santé. Au sud, seuls des camions peuvent passer. Les habitants peuvent aussi partir en Égypte par le poste-frontière de Rafah mais, là aussi, les permis de sortie sont distribués au compte-gouttes.
À Gaza, 80% de la population dépend de l'aide humanitaire. Le taux de chômage dépasse 45%. Comme l'explique ce rapport de l'Organisation internationale du travail, ceux qui travaillent exercent surtout dans des administrations, les services publics et le secteur humanitaire. Très peu travaillent dans le privé car les possibilités d'exportations sont réduites. Il y a un peu d'agriculture mais cela reste limité. Les Gazaouis ne peuvent pas accéder aux champs près de la frontière avec Israël, ce qui limite l'extension agricole.
Le quotidien des Gazaouis est compliqué. Ils n'avaient jusqu'à présent que six heures d'électricité par jour, de l'électricité importée d'Israël ou produite par l'unique centrale du territoire, qui fonctionne au fioul. Sachant que ce fioul vient, lui aussi, soit d'Israël, soit d'Egypte. Quant à l'eau qui sort du robinet, elle n'est pas potable. Les Gazaouis l'utilisent pour faire le ménage ou laver le linge mais ils ne peuvent pas la boire et doivent donc acheter des bouteilles d'eau.
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