Israël-Palestine : le Hamas fait monter la tension dans les dernières heures des négociations
La branche armée du Hamas menace de reprendre le combat en cas d'échec des discussions au Caire.
Les Palestiniens ont fait monter la tension jeudi 7 août au soir en brandissant le spectre d'une reprise des combats dans les ultimes heures de discussions sur la prolongation du fragile cessez-le-feu en vigueur depuis mardi dans la bande de Gaza. Israéliens et Palestiniens mènent au Caire avec l'entremise des Egyptiens des pourparlers indirects pour que le cessez-le-feu censé expirer vendredi matin se transforme en trêve durable.
Alors qu'un dangereux compte à rebours était lancé, la branche armée du Hamas, l'organisation islamiste qui contrôle la bande de Gaza, a pressé depuis Gaza la délégation palestinienne au Caire de "ne pas accepter de cessez-le-feu si elle n'obtient pas satisfaction sur les demandes de notre peuple", et s'est dite prête "à se lancer de nouveau dans la bataille".
Le Hamas veut un port sur la méditerranée
Le porte-parole des brigades Al-Qassam, Abou Obaida, présente la possibilité de construire un port sur la Méditerranée comme la première des exigences de son organisation. Il réclame aussi "la fin véritable de l'agression (israélienne) et une vraie levée du siège".
Dans l'après-midi, des centaines de Palestiniens sont descendus dans la rue à l'appel du Hamas pour revendiquer la victoire militaire, a constaté un journaliste de l'AFP. "Nous avons remporté la victoire sur le champ de bataille et, avec la permission de Dieu, nous allons remporter la victoire sur le terrain politique", a lancé le député Mushir al-Masri. "Résistance, résistance, résistance", a scandé la foule en retour.
Par ailleurs, le Hamas a annoncé avoir exécuté plusieurs Palestiniens soupçonnés d'avoir renseigné les troupes israéliennes pendant leur offensive aérienne et terrestre longue de près d'un mois dans la bande de Gaza.
Les Israéliens restent discrets
Les Israéliens, eux, observaient la plus grande discrétion. Soucieux de dicter leurs termes aux négociations et de ne pas paraître céder aux revendications du Hamas, ils ont pris les devants dès mercredi soir et ont annoncé accepter une prolongation illimitée du cessez-le-feu, sous réserve qu'elle ne soit assortie d'aucune condition.
Israéliens et Palestiniens ont engagé les discussions avec des exigences apparemment inconciliables mais sous la pression du terrible bilan humain de la guerre. L'opération "Bordure protectrice" déclenchée le 8 juillet par Israël pour faire cesser les tirs de roquettes contre son territoire a tué 1 886 Palestiniens, dont 430 enfants et adolescents, selon le ministère palestinien de la Santé. Côté israélien, 64 soldats et trois civils ont péri.
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