Les députés français votent la reconnaissance de l'Etat palestinien
L'Assemblée nationale a adopté, mardi, la résolution sur la reconnaissance de la Palestine avec 339 votes pour et 151 contre.
L'Assemblée nationale a adopté la reconnaissance de l'Etat palestinien, mardi 2 décembre, avec 339 votes pour et 151 contre. Ce vote des députés français, qui ne lie pas le gouvernement et n'a pas de valeur contraignante, a provoqué de nombreuses réactions. Francetv info revient sur les différentes prises de positions.
Qui a voté le texte ?
La quasi-totalité des élus de gauche a voté pour le texte, tandis que la grande majorité de l'UMP et de l'UDI a voté contre. On dénombre, en outre, 16 abstentions, alors que 68 députés n'ont pas pris part au scrutin.
Dans le détail, disponible sur le site de l'Assemblée nationale, on constate que quatre députés UMP se sont abstenus. Le groupe UMP hésitait encore le matin même entre un vote contre et une non participation au scrutin. Mais, selon plusieurs députés, Nicolas Sarkozy, tout récent président de l'UMP, a plaidé mardi en faveur du vote contre.
Chez les socialistes, on dénombre cinq abstentionnistes. Tous les écologistes ont voté pour le texte, alors que les députés du groupe Radical, républicain, démocrate et progressiste sont restés partagés puisque la répartition entre "pour" et "contre" approche les 50-50.
Que dit le gouvernement ?
Le texte, qui sera également débattu le 11 décembre au Sénat, n'est pas contraignant pour le gouvernement : la résolution invite simplement l'exécutif à "reconnaître l'Etat de Palestine en vue d'obtenir un règlement définitif du conflit".
Harlem Désir, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, a précisé la position du gouvernement lors des questions au gouvernement, peu avant le vote des députés. "La France soutient la solution de deux Etats, la France reconnaîtra donc l'Etat de Palestine, reste la question du moment et des modalités", a-t-il déclaré. Et de poursuivre : "Nous ne voulons pas d'une reconnaissance symbolique qui n'aboutirait qu'à un Etat virtuel, mais nous voulons un Etat de Palestine réel. Nous voulons donc donner une chance à la négociation."
Le Parlement britannique, le Sénat irlandais et les députés espagnols ont récemment adopté des textes similaires à celui proposé par des élus socialistes, qui avait fait l'objet d'un débat à l'Assemblée nationale le 28 novembre. A ce jour, 135 pays, dont la Suède, ont reconnu la Palestine.
Comment a réagi Israël ?
Ce vote des députés français "va éloigner les possibilités d'arriver à un accord" de paix, a aussitôt réagi l'ambassade d'Israël en France. Cela "envoie un message erroné aux leaders et aux peuples de la région".
Sans compter que cela survient à un moment délicat pour le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou. Mardi après-midi, il a appelé à des élections législatives anticipées après avoir limogé deux ministres importants, des centristes opposés à une partie de sa politique. "Ce sera une élection fondamentale, commente sur son blog Charles Enderlin, correspondant de France 2 à Jérusalem. Idéologiquement, Israël est à la croisée des chemins. Des projets de loi présentés par la droite et rejetés par le centre et la gauche sont à l’origine de cette crise politique. Surtout le texte redéfinissant la nature même d’Israël comme 'l’Etat nation du peuple juif.'"
Qu'en pensent les Palestiniens ?
Le résultat du vote a été favorablement accueilli. Hanane Achraoui, une dirigeante de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a exprimé "sa gratitude au peuple français" et appelé "le gouvernement français à traduire le vote de son Parlement en acte".
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