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Reportage "On est habitués" : avant le discours du chef du Hezbollah, les habitants du nord d’Israël restent malgré les menaces

Dans la ville israélienne de Kyriat Shmona, toute proche de la frontière avec le Liban, les derniers habitants assurent se moquer du discours du chef du mouvement libanais, qui va s'exprimer vendredi.
Article rédigé par Agathe Mahuet, Jérémy Tuil - édité par Camille Laurent
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'un des rares commerces encore ouverts de Kyriat Shmona, ville proche du Liban au nord d'Israël, désertée par la plupart de ses habitants. (AGATHE MAHUET / FRANCEINFO)

"Tout va bien", assure Roger, silhouette de jeune homme malgré ses 82 ans. Il n'a toujours aucune intention de quitter la ville de Kyriat Shmona, située à trois kilomètres de la frontière libanaise, malgré les alertes aux missiles du Hezbollah. En cas de sirène, l'octogénaire a pris l'habitude de descendre les trois étages vers l'abri de sa maison. Et pour lui, peu importe ce que va dire le chef du mouvement chiite libanais. Hassan Nasrallah qui va sortir de son silence vendredi 3 novembre, pour la première fois depuis quatre semaines et le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

"Nasrallah peut toujours parler, mais qu'est-ce qu'il va faire ? S'il part en guerre, c'est le Liban qui sera détruit, assure Roger. On est habitué, Nasrallah c'est toujours du bla-bla". Malgré son âge, Roger travaille encore comme traiteur. Mais pas en ce moment car il est au chômage technique. Depuis l'évacuation de Kiryat Shmona, ils ne sont plus que 2 500 habitants, contre dix fois plus habituellement.

Les sirènes résonnent étonnamment moins qu'ailleurs

Mais d'après Ariel Fritsch, chargé de la sécurité municipale, un millier de déplacés sont déjà rentrés chez eux. "Ils reviennent ici parce qu'ils trouvent que c'est trop compliqué de vivre à Tel Aviv, avec des sirènes qui résonnent plusieurs fois par jour." À Kyriat Shmona, ville toute proche du Liban, l'alarme a étonnamment sonné moins souvent ces temps-ci. "Le calme avant la tempête", dit l'élu, quelques heures avant le discours d'Hassan Nasrallah.

Gabbay, habitant de Kyriat Shmona, ville proche du Liban au nord d'Israël, porte toujours un pistolet sur lui. (AGATHE MAHUET / FRANCEINFO)

Hasard ou pas, Sami, croisé devant l'un des rares commerces ouverts, vient de recevoir un message : "C'est une alerte disant qu'il y a eu des tirs dans le massif au-dessus de la ville." Avec ces incidents récurrents entre l'armée israélienne et le Hezbollah, Gabbay, un autre habitant, vient faire ses courses un pistolet à la ceinture. Et il se barricade : "Nous avons peur des incursions terroristes. Je prends ça très au sérieux, je reste dans l'abri sous ma maison et je coince la poignée avec une planche". Lui aussi hausse les épaules à l'évocation du discours à venir d'Hassan Nasrallah. "Peu importe", pour Gabbay. Mais selon lui, Israël doit faire cette guerre face au Hezbollah pour en finir avec toute cette situation.

Avant le discours du chef du Hezbollah, les habitants du nord d’Israël restent malgré les menaces

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