Témoignages "On scrute les détails aux infos" : en France, l'angoisse des familles dont les proches sont bloqués à Gaza

Plus de deux millions de Gazaouis vivent toujours sous le siège imposé par Israël. L'eau, le gaz et l'électricité sont coupés. En France, les proches de ces Palestiniens bloqués dans la bande de Gaza vivent dans l'inquiétude permanente.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des Palestiniens cherchent des victimes dans les décombres d'un bâtiment après une frappe israélienne dans le sud de la bande de Gaza, le 17 octobre 2023. (MAHMUD HAMS / AFP)

La crainte d'une catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza. Depuis plusieurs jours, les bombardements israéliens en représailles à l'attaque terroriste du Hamas ont fait au moins 2 750 morts selon les autorités locales. Environ 2,4 millions de personnes vivent encore en ce moment à Gaza. Israël a mis en place un siège et a coupé l'accès à l'eau, au gaz ou encore à l'électricité. Le contact avec l'extérieur est de plus en plus difficile.

En banlieue parisienne, chez Akram, infirmier en bloc opératoire, et sa femme Hanady, la télévision diffuse en continu Al Jazeera, la chaîne d'information quatarienne, qui est très suivie au Moyen-Orient. Ils passent leur journée à scruter l'écran pour tenter d'obtenir des nouvelles de leur famille à Gaza. "Ils ont des journalistes sur place, explique Akram. Ils nous montrent quartier par quartier ce qu'il se passe. On essaye d'avoir des nouvelles des parents, on essaye de se renseigner." L'angoisse monte à chaque fois qu'ils reconnaissent un quartier. "On regarde les informations et on scrute les détails", raconte Hanady.

"À chaque fois que c'est plus proche de nos parents, on essaye de chercher sur internet pour savoir où c'est et qui c'est."

Hanady

à franceinfo

Sur place, depuis qu'il n'y a plus de courant, il est très compliqué de pouvoir recharger un téléphone portable. Akram et Hanady tentent d'appeler chaque jour leur famille, sans succès.

"J'ai demandé à tous les proches, que dès qu'ils ont un peu de batterie ou qu'ils arrivent à charger leurs téléphones de nous envoyer un message pour nous rassurer pour nous dire s'ils sont vivants."

Akram

à franceinfo

Mais les messages tombent au compte-gouttes. Akran pianote sur son téléphone et ouvre le dernier qu'il a reçu. C'est celui de sa nièce, qui lui a écrit la veille. Le dernier message qu'a reçu Hanady date lui de deux jours. "Il me dit : 'Bonjour mon oncle, j'espère que vous allez bien. Nous, on va bien, ne vous inquiétez pas.'"

Des bombardements sur tout le territoire de Gaza

Les quelques informations qu'ils ont réussi à obtenir sont très peu rassurantes. La majorité de leur famille vit dans le centre de la bande de Gaza, lui aussi bombardé. "Lors de la dernière communication avec mon frère, il y a trois jours, il nous dit : 'Notre appartement n'a pas été touché mais il est noir des gravats liés aux bombardements, tellement ils envoient des tonnes de bombes à Gaza.'"

Depuis cinq jours, aucune nouvelle des sœurs d'Hakram et de leurs enfants qui vivent dans le nord de la bande de Gaza. Le couple n'en dort plus la nuit : "Quand on se met à table pour manger, on n'a pas envie de manger parce qu'on pense à nos parents, à nos proches qui n'ont pas de nourriture."

Hakram et Hanady appellent à l'envoi de convois humanitaires dans la bande de Gaza et à l'arrêt immédiat des bombardements sur les civils, palestiniens comme israéliens : "On est contre toute goutte de sang versée qu'elle soit de civils israéliens ou de civils palestiniens." Et ils espèrent que l'aide humanitaire arrivera le plus vite possible dans la bande de Gaza

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