Reportage Dans le nord d'Israël, les pompiers luttent contre des incendies sous les bombardements du Hezbollah

Alors que le conflit atteint un niveau inédit, dans le nord d'Israel les impacts de roquettes et de drones provoquent des incendies attisés par les conditions météorologiques.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un pompier israélien dans les faubourgs de Kiryat Shmona, le 4 juin 2024. (JACK GUEZ / AFP)

La guerre au Proche-Orient entre dans son neuvième mois. Avec des bombardements qui continuent à Gaza, peu d’espoir d’une trêve à court terme et un front qui se réchauffe au nord d’Israël. L’État hébreu bombarde des cibles de plus en plus profondément sur le territoire libanais. Le Hezbollah envoie régulièrement des drones et des roquettes. Les alertes sont quotidiennes et le conflit atteint un niveau inédit depuis les premiers jours après le 7 octobre.

Depuis lundi 3 juin, à cause du vent et de la chaleur, les explosions provoquent d’importants incendies. Reportage avec les pompiers de Kiryat Shmona, une ville en grande partie évacuée, tout près de la frontière.

Le Liban est à moins de trois kilomètres juste derrière la montagne. "Ils envoient des roquettes de partout, de l'est, de l'ouest et du nord. Nous sommes dans un endroit dangereux, mais ici, l'ennemi ne peut pas nous voir." En contrebas, la ville fantôme de Kiryat Shmona, écrasée par la chaleur. 25 000 habitants avant la guerre, 3 000 désormais. Dans les rues vides, une odeur persistante de brûlé. Shimon Ohayon est pompier : "Là, vous voyez toutes ces montagnes ? Plusieurs missiles sont tombés et ont provoqué des feux qui se sont propagés à cause des conditions météorologiques." 80 à 90% de la forêt ont été détruits.

"C'est tombé juste à côté de moi"

Depuis lundi dernier, une centaine d'incendies ont été circonscrits et la caserne est sur le qui-vive. Le commandant Gadi Azoulay a passé 36 heures sans dormir : "Quand j'étais en intervention, des missiles sont soudainement tombés. On travaillait sur plusieurs positions et il y a eu encore des tirs, encore plus intenses. C'est tombé juste à côté de moi. On a couru pour s'abriter, mais on a eu très peur."

"Je vis ici depuis toujours, poursuit Gadi Azoulay. Je suis habitué aux missiles et pourtant, sur le moment, j'ai vraiment eu très peur."

"L'intensité des tirs, le nombre de frappes, ça donne vraiment l'impression d'être dans un film hollywoodien. Tu dois courir pour te mettre à l'abri et des missiles tombent autour de toi. Et ça, je ne l'ai jamais vécu avant."

Gadi Azoulay, pompier à Kiryat Shmona

à franceinfo

Les pompiers de Kiryat Shmona sont une soixantaine. C'est deux fois plus qu'en temps normal et à cause des missiles et des drones du Hezbollah, ils éteignent les feux au sol sans le précieux soutien aérien des Canadair.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.