Reportage "Il y a un vrai défi à continuer à vivre ici" : en Israël, les habitants de Sdérot restent sous la menace des roquettes du Hamas

Les habitants de Sdérot sont de nouveau touchés par les attaques du Hamas, depuis l'offensive de l'armée israélienne sur Rafah. Après avoir fui puis après être revenues, certaines familles quittent à nouveau la ville.
Article rédigé par Thibault Lefèvre
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un homme passe devant le poste de police de Sdérot qui a été attaqué par des militants du Hamas le 7 octobre, le 8 janvier 2024. (ALBERTO PIZZOLI / AFP)

Sdérot est de nouveau menacée par les roquettes du Hamas, lundi 27 mai. Il s'agit de la seule grande ville israélienne attaquée, depuis le 7 octobre. Elle est à moins d'un kilomètre et demi de Gaza. Depuis plusieurs semaines, la situation était calme, et des milliers d'habitants sont revenus (90% des 30 000 habitants de la ville étaient partis après le 7 octobre. Mais depuis le début de l'offensive au sol sur Rafah, à la lisière de l'Égypte, début mai et avec les attaques régulières de miliciens du Hamas au Nord de l’enclave, Sdérot est de nouveau menacée.

À Sdérot, quand une sirène retentit, les habitants ont entre sept et quinze secondes pour se mettre à l'abri. "Il y a plus de roquettes en ce moment, ça peut être plusieurs fois dans la journée", explique Shira, une habitante. "Ce n'est pas facile quand tu installes par exemple tes enfants dans la voiture et que tu te dis qu'il ne faut pas qu'une roquette tombe à ce moment-là, poursuit-elle, parce que tu n'auras pas le temps de les sortir en sept secondes".

"Ce sont des petites choses qui participent à ce climat de tension."

Shira, une habitante de Sdérot

à franceinfo

Shira, son mari et ses deux enfants de six et trois ans sont pourtant revenus chez eux, il y a un peu plus de cinq semaines, après six mois passés à Jérusalem. "Le Hamas n'est pas vraiment en train de perdre. Ou bien il utilise ses dernières roquettes, je n'en sais rien", s'interroge-t-elle. "Il y a un vrai défi à continuer à vivre ici. Et c'est un défi que tu choisis d'affronter chaque jour". Mais elle estime qu'elle n'a "pas le choix". Si elle part, elle craint que d'autres villes soient touchées, comme Ashdod ou Tel Aviv, "n'importe où entre le Jourdain et la mer". Mais "ce n'est pas possible, ajoute-t-elle, C'est notre foyer".

Certaines familles quittent la ville


Les établissements scolaires de la ville ont rouvert début mars et les habitants de retour ont reçu des primes à la réinstallation de quelques milliers d'euros. Mais depuis deux semaines, avec des tirs de roquettes plus intenses et plus réguliers, la peur de la guerre resurgit et touche les enfants. Yaël Mamou est la directrice de l'école publique religieuse Reshit. Elle raconte que pour la première fois, les bombardement se produisent dans la journée, "quand les enfants sont à l'école"

'Des enfants ont recommencé à faire pipi au lit la nuit. S'ils veulent aller aux toilettes ou aller à la douche, ils ont peur. Ils veulent que la porte soit ouverte, que maman et papa soient à côté de la porte. On a des familles comme ça."

Yaël Mamou, directrice de l'école publique religieuse Reshit

à franceinfo

Trois familles sur les 350 de l'école ont quitté Sdérot ces derniers jours et elles pourraient être plus nombreuses dans les prochaines semaines, si le Hamas continuait à envoyer régulièrement des roquettes. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.