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Reportage "Les civils n'habitent plus ici" : dans le sud d'Israël, les agriculteurs doivent complètement se réorganiser

Depuis l'attaque du Hamas, les exploitations agricoles d'Israël continuent de produire des fruits et légumes près de la bande de Gaza. Mais la production s'effectue sous étroite surveillance de l'armée.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
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Des ouvriers dans une exploitation agricole en Israël, près de la bande de Gaza en octobre 2023, quelques jours après l'attaque du Hamas. (MENAHEM KAHANA / AFP)

La guerre entre Israël et le Hamas entraîne une forte hausse du prix des fruits et légumes dans l'État hébreu. La majeure partie de la production vient du sud du pays, évacué depuis l'attaque du 7 octobre dernier, où les exploitations agricoles doivent complètement se réorganiser. Franceinfo s'est rendu dans une pépinière maraîchère près de Zikim, à cinq kilomètres de la bande de Gaza. La zone est bouclée par l'armée et seul Ariel, le patron, peut passer les barrages militaires. "Les civils n'habitent pratiquement plus par ici. Il ne reste que ceux qui entretiennent leurs serres et l'armée", décrit-il. 

Des chars sont massés tout près de ses serres et de ses hangars, d'où sort chaque semaine 200 000 plants de laitues livrés dans tout le pays. "C'est un plateau de laitue rouge et ça, c'est le plant. C'est ce que je vends aux agriculteurs", dit Ariel en montrant sa production. Mais le manque de main d'œuvre, étrangère notamment, se fait ressentir depuis le début du conflit. "C'est un ouvrier thaïlandais, qui est resté, qui s'occupe de la machine. On a aussi des volontaires, comme un petit jeune, qui vient tous les jours avec moi pour nous aider", détaille Ariel.

Des milliers d'ouvriers ont quitté la région

Les deux tiers de ses ouvriers thaïlandais ont préféré partir, évacués par leurs ambassades. Ils étaient 5 000 à travailler aux abords de la bande de Gaza, avant l'attaque du Hamas. Hoy, un ouvrier thaïlandais, a choisi de rester. "Ça va, je me sens en sécurité ici. Mes parents s'inquiètent et veulent que je rentre, mais ça va", assure-t-il. 

"La population israélienne doit manger, donc les magasins demandent les laitues. Les agriculteurs doivent produire, jure Ariel. On continue à travailler à plein régime. On n'a pas l'intention de se laisser abattre, dans les deux sens du terme." Ariel, dont deux fils ont été rappelés comme réservistes, a fait de cet effort de guerre sa priorité.

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