: Reportage "On est tous des frères" : en Israël, des enterrements solidaires pour les victimes de l'attaque du Hamas
En Israël, ces dernières semaines, les victimes de l'attaque terroriste du 7 octobre sont enterrées parfois sans personne auprès d'eux pour les accompagner au cimetière. Ces défunts ont soit trop peu de famille dans le pays, soit leurs proches eux-mêmes ont été victimes du Hamas. Pour éviter qu'ils ne soient inhumés sans vraie cérémonie, des messages sont échangés sur les réseaux sociaux pour encourager les anonymes à venir assister à des enterrements solidaires. Au cimetière Yarkon de Tel-Aviv, des centaines de personnes participent aux cérémonies.
"J'ai juste reçu un message sur Facebook disant que cette famille n'avait pas beaucoup de proches ici", explique Haïm, qui ne connaît pas l'homme à qui la foule rend hommage. Vitaly Tarpanov, 50 ans, était un chrétien orthodoxe dont on vient de retrouver le corps dans le kibboutz de Nir Oz. Il a été tué par le Hamas et toute sa famille est prise en otage à Gaza : sa femme, son fils, sa belle-fille et leur grand-mère aussi.
Plus de 200 personnes réunies
Environ 200 personnes sont rassemblées "pour que l'entourage ne se sente pas seul pour affronter tout cela." Haïm est allé une fois dans ce kibboutz : "J'ai vu Gaza à deux kilomètres et j'ai pensé combien ces gens étaient courageux de vivre quotidiennement sous la menace des roquettes." Beaucoup d'habitants de Nir Oz étaient des activistes de la paix. "Les Palestiniens ont brisé ça, regrette Haïm, ça me fend le cœur, j'en ai les larmes aux yeux. C'est un privilège pour moi d'être là et de rendre hommage à cet homme."
Le prêtre est russe orthodoxe, mais beaucoup de ceux qui attrapent une pelle et prêtent main-forte pour recouvrir de sable le linceul ont une kippa sur la tête. "C'est un frère qui tombe, dit Ytsi, qui ne connaît personne ici non plus, c'est une façon de faire nation. Ici, personne n'est habillé pareil. On est tous des frères, que l'on soit de droite, de gauche, religieux ou pas." Pour Yitsi, le Hamas a au moins permis aux Israëliens de comprendre qu’il fallait faire bloc.
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