Reportage "Qui peut leur donner le droit de tuer et de viser des civils ?" : une ONG palestinienne milite pour qu'Israël soit condamné pour génocide

La Cour internationale de justice, plus haute juridiction de l'ONU, tient une audience jeudi et vendredi pour entendre le point de vue de l'Etat hébreu. L'ONG palestinienne Al-Haq espère qu'Israël sera condamné pour ce qu'elle qualifie de génocide dans la bande de Gaza.
Article rédigé par Willy Moreau - Sandrine Mallon - Edité par Louis Mondot
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Shawan Jabarin, le directeur général de l'ONG palestinienne Al-Haq, le 24 août 2022 à Ramallah, en Cisjordanie. (ABBAS MOMANI / AFP)

Israël commet-elle un génocide dans la bande de Gaza ? C’est la question, grave, soumise à la Cour internationale de justice à La Haye, aux Pays-Bas. Alors que les combats se poursuivent au Proche-Orient, la plus haute juridiction de l’ONU tient une audience jeudi 11 et vendredi 12 janvier, pour entendre les arguments de l’Etat hébreu, mais aussi ceux de l’Afrique du Sud, pays fervent défenseur de la cause palestinienne et à l’origine de cette requête.

L’organisation des droits de l’homme Al-Haq, basée à Ramallah en Cisjordanie, attend beaucoup de cette procédure.

Les bureaux de l'ONG se trouvent au deuxième étage d'un immeuble en arrière-cour. Son directeur général, Shawan Jabarin, s'installe dans une pièce. Une frise chronologique du conflit israélo-palestinien recouvre les murs, les années 2023-2024 n'apparaissent pas encore. 

Les massacres du 7 octobre commis par le Hamas ne sont qu'une réponse, selon lui, aux années de colonisation et de provocation israélienne. Pour ce promoteur historique d'un Etat palestinien, considéré comme terroriste par Israël, le génocide présumé dans la bande de Gaza ne fait aucun doute. "Ils ont visé des civils. Jusqu'à aujourd'hui ils ont tué environ 9 000 enfants. Ils ont effacé complètement plus de 25 hôpitaux. Ils ont tout coupé à Gaza."

L'ONG réclame que la France prenne position

Fin octobre, Shawan Jabarin a rencontré Emmanuel Macron. Une rencontre franche, résume-t-il, où il a demandé une prise de position de la France, Etat partie de la Convention sur le génocide. "Qui peut leur donner le droit de tuer et de viser des civils ?, s'interroge-t-il. Où trouve-t-on cela, dans quelle loi, dans quelle religion, dans quelle philosophie ? Qui peut leur donner le droit de faire ça et de commettre ce niveau de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité ?"

"C'est l'heure d'arrêter toutes ces actions et de respecter le droit international pour que les Palestiniens exercent leur autodétermination. C'est la seule manière de construire la paix."

Shawan Jabarin

directeur général de l'ONG Al-Haq

Pour lui, les Etats-Unis sont complices d'Israël qui rejette "ces accusations de génocide avec dégoût". De son côté, Washington juge la requête sud-africaine infondée, contre-productive et basée sur aucun fait.

Le reportage à Ramallah de Willy Moreau et Sandrine Mallon

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