"Son petit lit, sa garde-robe, ses chemises, son keffieh..." : on a visité le musée dédié à Yasser Arafat, à Ramallah
Quinze ans après la mort de Yasser Arafat, une cérémonie officielle et populaire se tient lundi à Ramallah, autour de son tombeau. Juste à côté, un musée retrace la vie de celui qui a dirigé l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) pendant 35 ans.
Pour le quinzième anniversaire de la mort de l'ancien président de l'Autorité palestinienne, décédé le 11 novembre 2004 à Clamart, près de Paris, une cérémonie officielle et populaire se déroule lundi à Ramallah, ville-siège de l'autorité palestinienne autour de son tombeau.
Ce véritable mausolée est situé dans le complexe présidentiel de la Mouqata, là où sont installés les bureaux de son successeur Mahmoud Abbas et où Arafat a été assiégé pendant deux ans et demi par l'armée israélienne. Ses anciens bureaux et son bunker sont devenus un musée qu'a visité franceinfo.
Le tombeau de Yasser Arafat est situé à 75 pas du portail car il est mort à 75 ans. Le mausolée en marbre blanc cubique inspiré de la Kaaba, lieu sacré du culte musulman situé à La Mecque, fait 11 mètres sur 11 car il est mort le 11e jour du 11e mois. Puis, à l'intérieur du musée, Yasser Arafat est omniprésent dans les commentaires des guides, les photos et les vidéos.
Au sous-sol, où il a passé les dernières années de sa vie, des sacs de sable, son bureau, le dortoir de ses gardes du corps et sa chambre. "La pièce est minuscule. Vous avez son petit lit, sa garde-robe, ses vêtements, ses chemises et son keffieh qui était le symbole des Palestiniens", explique Sama, guide du musée. Dans les vitrines, on voit aussi son pistolet, ses lunettes à grosses montures, ses discours tapés à la machine ou à la main et son passeport.
Quinze ans après sa mort, Yasser Arafat (surnommé Abou Ammar pendant ses années de clandestinité), reste familier des Palestiniens. "Sa mémoire est toujours vivante dans le cœur et dans la mémoire des gens. Personne ne peut vous parler de ce pays dans évoquer Yasser Arafat", raconte une représentante de l'association Peace and Trip qui organise des voyages culturels en Palestine.
"C'est plus complexe que ce que je pensais"
Parfois, les notices enjolivent l'histoire. Non, Arafat n'est pas né à Jérusalem mais au Caire. Elles restent évasives sur son soutien à Saddam Hussein mais elles n'oublient pas de mentionner la Shoah, ni l'œuvre d'Yitzhak Rabin et de Shimon Peres. Un équilibre qu'apprécie Hamza, un étudiant toulousain en visite : "On a la chance en tant que Français et qu'étranger de voir les choses des deux côtés. C'est plus complexe que ce que je pensais. J'en apprends tous les jours." Inauguré il y a trois ans, le musée enregistre entre 5 000 et 7 000 visites par mois, dont 40% d'étrangers.
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