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Témoignages Guerre entre Israël et le Hamas : après les massacres à Kvar Aza, les proches sont divisés entre désir de "revanche" et appel à la paix

Une centaine de personnes sont mortes samedi dans le village de Kvar Aza, près de Gaza. Les proches des victimes sont sidérés et affligés mais leur discours sur la réponse israélienne reste nuancé.
Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue - avec Sandrine Mallon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Inbar retrouve sa mère après les affrontements qui ont eu lieu samedi à Kvar Aza, près de la bande de Gaza. (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)

Inbar a 35 ans et depuis dix ans, elle habite à Tel-Aviv. "Je suis née et j'ai grandi à Kvar Aza", là où l'horreur absolue s'est produite samedi 7 octobre, dans la matinée. Ce kibboutz, proche de la bande de Gaza, a été le théâtre de véritables massacres perpétrés par les combattants du Hamas. Après des affrontements sans merci les nuits précédentes, les soldats israéliens s'affairaient mardi 10 octobre à sortir les cadavres des victimes et des combattants du Hamas. Les militaires font état d'une centaine de morts, côté civils.

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"Ils les ont massacrés dans leur maison, explique Inbar, qui attend encore l'identification des morts et veut encore croire au retour des disparus. C'est horrible. Cet endroit, c'était la maison de mon frère et sa famille. Six personnes ont probablement été tuées, quatre autres personnes sont portées disparues. Je pense qu'elles sont à Gaza, je ne sais pas." Inbar en veut aux dirigeants d'Israël : "Je ne fais confiance à personne. Ils nous ont mis dans cette situation, abandonnés, tout en étant concentrés sur eux-mêmes. Que peuvent-ils maintenant ? On n'a plus de maison."

Sa peine est immense et sa rage sans limites contre ceux qu'elle appelle, "eux", les combattants du Hamas. "L'heure de la revanche a sonné, lance Inbar. Qu'ils libèrent les femmes et les enfants, qui n'ont rien à voir avec ça et qu'ils se tiennent prêts. Je veux qu'ils aient peur. Je veux la justice pour mon frère, qu'il ne soit pas mort pour rien."

Ce n'est pas le sang versé de l'ennemi qui apaisera la douleur abyssale de Yaël et Moshe. "Ce ne sont pas des animaux, ce sont des monstres." Ils sont sans nouvelles de leur fille et de leurs trois petits-enfants âgés de dix, huit et quatre ans. Ils ont soit été massacrés samedi matin, soit sont retenus en otage quelque part à Gaza.

"Arrêter ce cycle de violence"

"Mais même après ça, on peut encore arrêter ce cycle de violence dans lequel ils tirent sur nous et nous tirons sur eux", espère Moshe. En temps "normal", il évacue bénévolement des blessés palestiniens vers les hôpitaux israéliens. "Moi, j'ai des amis à Gaza, je les aime et je pense que la paix est encore possible. Même dans ce contexte, je pense qu'il ne faut pas bombarder massivement Gaza. Ceux qui sont blessés dans ces bombardements ne sont pas forcément des gens qui auraient commis ces actes atroces. C'est une autre population qui veut vivre tout simplement." Moshe s'accroche à cette paix comme à l'espoir insensé que peut-être sa fille et ses petits-enfants soient encore en vie.

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