Témoignages "Je ne pouvais pas la protéger" : pour sauver son bébé, un couple fuit Gaza pour se réfugier en Égypte

Selon les États-Unis, Benyamin Nétanyahou soutient le plan américain pour une trêve à Gaza. Plus de 100 000 habitants ont déjà fui l'enclave depuis le début de la guerre entre le Hamas et Israël pour aller vers l'Égypte.
Article rédigé par franceinfo - Léonie Lebrun
Radio France
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Dalia et Baha, un couple de Palestiniens qui a fui Gaza pour se réfugier en Egypte. (LEONIE LEBRUN / RADIOFRANCE)

Depuis le 7 octobre dernier, ils sont plus de 100 000 Gazaouis à avoir fui les bombes israéliennes et à s'être réfugiés en Égypte. La plupart paient un droit de passage, à hauteur de 5 000 dollars par adulte, pour se retrouver au Caire, sans permis de résidence et simplement tolérés par les autorités. Ils survivent grâce à l’aide d’associations, mais n’accèdent que difficilement à l’emploi et leur avenir demeure très incertain.

C’est le cas de Dalia et Baha, un couple originaire de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, qui vit désormais dans la capitale égyptienne. Ces jeunes parents ont fui la guerre pour sauver la vie de leur bébé. Leur fille est née fin octobre à l'hôpital Nasser de Khan Younès sous les frappes israéliennes. "Mon mari et moi avons pris la voiture pour aller à l’hôpital et ça bombardait tout autour de nous", raconte Dalia.

"Même quand j’accouchais, j’entendais les bombes tout le temps".

Dalia, originaire de Khan Younès

à franceinfo

Elle quitte l’hôpital avec sa fille, mais la famille manque alors d’eau et de nourriture. La fuite est inévitable selon Baha, le mari de Dalia : "Au début, je ne voulais pas voyager, car il fallait payer un droit de passage de 5 000 dollars par adulte. Mais pour Nermine, il y avait trop de souffrance et de bombardements autour de nous. Je suis son père et je ne pouvais pas la protéger alors, je me suis dit : 'ça suffit, je vais voyager' et j’ai payé".

Le logement au Caire, en Égypte, où résident le couple de Palestiniens et leur fille. (LEONIE LEBRUN / RADIOFRANCE)

Ils dépensent donc toutes leurs économies pour traverser la frontière fin février. Une association d’aide aux Palestiniens paie leur loyer au Caire, mais l’allocation expire au mois d'août. "Je ne veux pas que nous soyons expulsés d’ici. Si nous sommes à la rue, comment faire avec le bébé ?", s'interroge Dalia. Ils n’ont pas accès à l’emploi, faute de permis de résidence. Baha désespère face à cette situation : "Penser à l’avenir est fatigant, psychologiquement fatigant". Ils sont à l’abri des bombes, mais coincés en Égypte. Leur angoisse quotidienne est désormais d’assurer un toit à leur fille.

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