Les chars qui s'étaient déployés autour de Hama dimanche se sont retirés quelques heures plus tard, selon des habitants
Vendredi, au moins 150.000 personnes ont manifesté dans cette ville de 650.000 habitants où un soulèvement avait été écrasé dans le sang en 1982.
Des dizaines de milliers de personnes se sont de nouveau rassemblées dimanche soir sur la place centrale, selon un habitant cité par Reuters.
Un témoin a affirmé que les forces de sécurité et des fidèles au régime avaient ouvert le feu au hasard dimanche à Machaa, un quartier de Hama.
Le gouverneur de Hama (nord) a été limogé samedi au lendemain de la grande manifestation dans la ville, selon samedi l'agence officielle Sana.
Il s'agit de "la plus grande manifestation" depuis le début du mouvement de contestation (15 mars) dans ce pays, ont affirmé des militants sur place.
En 1982, cette cité avait été le théâtre d'une sanglante répression qui avait fait 20.000 à 30.000 morts. Le mouvement interdit des Frères musulmans s'était soulevé contre le régime d'Hafez Al Assad, père de l'actuel chef de l'Etat. Une partie de la vieille ville avait été rasée lors des opérations militaires.
Des réfugiés syriens de retour au pays
Le nombre de réfugiés syriens en Turquie ayant regagné leur pays a atteint 5.000, a affirmé dimanche l'agence de gestion des situations d'urgence du Premier ministre, précisant qu'environ 10.000 réfugiés étaient encore hébergés par la Turquie.
Samedi, 343 personnes ont choisi de rentrer en Syrie, portant à 5.001 le nombre de Syriens ayant regagné leur pays, a indiqué l'agence sur son site internet. Dans le même temps, 20 nouveaux réfugiés se sont présentés aux autorités turques, portant à 10.227 le nombre de Syriens réfugiés en Turquie. Parmi eux, 60 personnes sont actuellement soignées dans des hôpitaux turcs, a ajouté l'agence.
Le nombre de réfugiés syriens en Turquie a culminé à 11.739 le 24 juin avec l'arrivée à la frontière syro-turque de troupes syriennes soutenues par des blindés, qui a provoqué la fuite en Turquie de déplacés syriens qui s'étaient installés aux abords de la ligne de démarcation. Depuis, ce nombre n'a cessé de décliner, avec le retour de réfugiés en Syrie et le contrôle des accès à la frontière turque par l'armée syrienne. La Turquie accueille les réfugiés dans cinq camps établis par le Croissant-Rouge turc dans la province de Hatay (sud).
28 personnes tuées vendredi
Par ailleurs, 28 personnes ont été tuées vendredi par les forces de sécurité qui ont tiré sur les manifestants dans plusieurs villes, a annoncé samedi l'Organisation nationale des droits de l'homme. Le bilan le plus lourd a été enregistré à Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, théâtre d'une offensive de l'armée depuis plusieurs jours, où "16 personnes ont été tuées", selon l'ONG dirigée par Ammar Qorabi. Celle-ci a en outre fait état de 8 morts à Homs (centre), de deux à Damas, d'une personne tuée dans la ville côtière de Lattaquié, et d'une autre à Alep, capitale économique et deuxième ville de Syrie.
A Homs, à 160 km au nord de la capitale syrienne, "plus de 100.000 personnes" ont participé vendredi aux protestations, a raconté un militant des droits de l'homme.
Manifestations à la sortie des mosquées
Dans le même temps, des dizaines de milliers de manifestants ont défilé à la sortie des mosquées à Deir Ezzor (est) ainsi que dans la région de Jabal Al Zawiya (nord-ouest), théâtre d'une offensive de l'armée depuis mardi, a fait savoir le président de la Ligue syrienne des droits de l'homme, Abdel-Karim Rihaoui.
Comme toutes les semaines, les militants pour la démocratie avaient appelé sur Facebook à une nouvelle journée de manifestations vendredi baptisée "Dégage !". "Les manifestants ont défilé dans au moins 268 régions en Syrie, contre 202 la semaine dernière", a affirmé l'Organisation nationale des droits de l'homme dans un communiqué.
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