Les forces du nouveau régime rencontraient lundi des difficultés dans leur progression à Syrte et Bani Walid
A Syrte, les combattants pro-CNT ne contrôlent qu'une partie de la ville et à Bani-Walid (sud), les libérateurs rencontrent des problèmes de coordination et d'organisation pour mener à bien leurs offensives.
D'autre part, la formation d'un gouvernement de transition a été reportée sine die.
La France, en pointe depuis des mois dans le soutien au Conseil national de transition (CNT) libyen, a minimisé lundi la portée de ce retard: "Il est naturel et légitime que la formation d'un gouvernement pleinement représentatif en Libye prenne du temps", a déclaré Romain Nadal, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
C'est "un exercice difficile dans un pays qui a connu près de 42 ans de dictature", a-t-il insisté.
Reconnu par l'ONU comme représentant du peuple libyen, le CNT avait annoncé début septembre qu'il comptait diriger le pays jusqu'à l'élection d'une Assemblée constituante, avant des élections générales un an plus tard.
Avant cet exercice délicat, le CNT se doit de contrôler l'ensemble du territoire.
A Bani Walid, à 170 km au sud-est de la capitale, "les révolutionnaires livrent une rude bataille", a indiqué Abdallah Kenchil, un responsable local des nouvelles autorités. Il assure que la libération de ce vaste oasis au relief accidenté serait terminée "dans les deux prochains jours".
Mais sur le terrain, les combattants faisaient clairement état de leur malaise.
"Certains sont énervés, il y a une semaine on disait qu'on allait libérer Bani Walid en quelques heures mais c'est un front difficile avec une forte résistance et le pire c'est l'absence de coordination et d'organisation entre révolutionnaires", a dit à l'AFP Abdou, qui préfère taire son nom de famille.
Des négociations seraient en cours pour permettre à la population de quitter la ville.
Syrte: résistance d'une brigade d'un fils de Kadhadi?
A Syrte, le lieu de naissance de Mouammar Kadhafi, à 360 km à l'est de Tripoli, les pro-CNT cherchaient surtout à consolider leurs positions et à dégager les principales artères pour laisser partir les civils. Des dizaines de familles ont fui lundi cette ville de 130.000 habitants, selon une journaliste de l'AFP.
Les combats les plus violents auraient lieu autour du complexe de Ouagadougou, où le colonel Kadhafi tenait des sommets panafricains, qui semble devenu la nouvelle base de la célèbre 32e Brigade. Moutasim Kadhafi, médecin et militaire de carrière, pourrait avoir repris le commandement de cette unité après la mort annoncé de Khamis, un autre fils de l'ex-Guide suprême.
Sur le front est de la ville, les combattants ont progressé le long de la route côtière et se trouvaient à une quarantaine de kilomètres de Syrte. D'importants échanges d'artillerie lourde ont éclaté à la mi-journée, selon un journaliste de l'AFP.
L'Otan a annoncé dans son communiqué quotidien avoir mené dimanche des raids sur Syrte et sur Waddan, l'une des trois villes de l'oasis de Djofra (200 km au sud de Syrte), qui selon des commandants pro-CNT recèle de nombreuses caches d'armes.
Les forces du CNT gagnent à Sheba
Selon un porte-parole du CNT, les forces du Conseil national de transition (CNT) au pouvoir en Libye, se sont emparées de l'aérodrome et du fort de l'oasis de Sebha, l'une des dernières poches de résistance des fidèles de Mouammar Kadhafi.
Sebha est la principale zone de peuplement du Sahara libyen et un bastion de la tribu de Mouammar Kadhafi, les Kadhafa. L'ancien dirigeant libyen y a fait une partie de son éducation.
Sebha est par ailleurs sur le grand axe routier menant au Niger, voie empruntée par des membres de l'entourage de Kadhafi pour fuir l'avancée des forces du CNT.
C'est à Sebha que l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) devait organiser prochainement l'évacuation de dizaines d'Egyptiens bloqués dans cette ville toujours aux mains des kadhafistes.
Sur le plan économique, le groupe pétrolier français Total a annoncé qu'il tablait sur une reprise rapide de sa production en Libye.
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