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Les manifestations se sont poursuivies vendredi en Syrie, malgré la répression meurtrière du pouvoir de Bachar al-Assad

Les forces de sécurité ont tiré, faisant au moins 19 morts, selon un responsable américain qui a préféré garder l'anonymat.Plus tôt dans la journée, des militants avaient chiffré le bilan à 12 morts. Mais les victimes pourraient être beaucoup plus nombreuses.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Lattaquié: une affiche brandie par les manifestants jette Bachar al-Assad aux poubelles de l'histoire (17 juin 2011) (AFP photo / Youtube)

Les forces de sécurité ont tiré, faisant au moins 19 morts, selon un responsable américain qui a préféré garder l'anonymat.

Plus tôt dans la journée, des militants avaient chiffré le bilan à 12 morts. Mais les victimes pourraient être beaucoup plus nombreuses.

Rami Makhlouf, cousin du président Assad qui symbolise aux yeux des opposants la corruption du régime, a annoncé qu'il se retirait des affaires, ce qui n'a pas suffi à calmer la révolte.

Comme tous les vendredis, les Syriens qui réclament une démocratisation du régime étaient mobilisés à travers le pays. La journée était dédiée cette fois à un héros de la révolte syrienne contre le mandat français (1920-1946), Saleh al-Ali.

Des dizaines de milliers de personnes se sont de nouveau rassemblées dans la province méridionale de Deraa, berceau du mouvement de protestation, ainsi que dans les régions kurdes de l'est du pays, selon Reuters.

L'agence fait état aussi de rassemblements dans les villes de Homs et de Hama, au nord de Damas, et dans des faubourgs de la capitale. Dans le Nord, l'armée encercle toujours les villes de Khan Sheikhoun et de Maarat al-Noumaan, sur la route Damas-Alep, cinq jours après l'occupation par les soldats de la ville rebelle de Jisr al Choughour, où elle s'est livrée à une répression sanglante.

Deux manifestants qui arrachaient des portraits du président Bachar al Assad et de son père Hafez ont été tués à Daïr az-Zour, dans l'est du pays, ont rapporté des témoins cités par Reuters. Trois soldats qui refusaient de tirer sur la foule ont par ailleurs été blessés par les hommes du renseigenement militaires, ont-ils ajouté.

Cinq personnes ont été tuées à Homs (centre), deux à Harasta (banlieue de Damas) et deux à Deir az-Zour (est), deux à Daël (sud) et une à Douma (15 km au nord de Damas), ont indiqué des militants des droits de l'Homme à l'AFP.

Le président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme Rami Abdel Rahmane, joint au téléphone à Londres, a de son côté fait état d'un nombre indéterminé de "victimes" parmi les protestataires à Banias (ouest). Il a aussi fait état de manifestations à Jableh (ouest), Talbisseh, Lattaquié et Mayadine.

Et, alors qu'elle évoque rarement les manifestations, l'agence officielle syrienne Sana a évoqué des "rassemblements" dans plusieurs villes, dont Damas, Hama et Deir Ezzor.

Les restrictions imposées aux médias, à l'ONU et aux organisations humanitaires empêchent toute vérification indépendante de ces informations.


Rami Makhlouf annonce son retrait des affaires
Rami Makhlouf a annoncé qu'il allait se retirer des affaires pour se consacrer à des oeuvres caritatives. Ce cousin de Bachar al-Assad symbolise aux yeux des opposants la corruption du régime syrien et il est la cible de nombreux slogans dans les manifestations.

Rami Makhlouf possède notamment Syriatel, principal opérateur de téléphonie mobile syrien, ainsi que plusieurs entreprises de BTP et du secteur pétrolier. Il est également présent dans le secteur du transport aérien, dans l'activité hôtelière et possède des parts dans une banque.

Ses affaires ont connu une forte croissance ces dernières années, au point que le quadragénaire a été surnommé "la pieuvre de l'économie syrienne".

L'agence Sana a précisé qu'il allait mettre en vente les 40% du capital de Syriatel qu'il détient. Les fonds ainsi récupérés financeront notamment "la prise en charge des familles des martyrs de Syrie qui ont été tués dans les événements récents", ajoute Sana.

Rami Makhlouf fait partie des 13 personnalités du régime Assad visées par des sanctions de l'Union européenne comprenant un gel de leurs avoirs et l'interdiction de voyager.

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