Après la destruction de port de Beyrouth, le Liban craint une pénurie alimentaire
Deux jours après les explosions dévastatrices qui ont détruit mardi 4 août une partie de Beyrouth, la question de l'approvisionnement se pose. Le Liban importe de nombreuses matières premières dont la majorité transitait par le port de la capitale.
Le Liban ne produit pas assez pour nourrir sa population. Il dépend énormément de l'importation car 80% de la nourriture vient d'ailleurs. Jusqu'à présent, la plupart des produits alimentaires transitaient par le port de Beyrouth, le plus gros du pays. Mais il a été détruit mardi 4 août dans l'explosion de stocks de nitrate d'ammonium.
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"La situation financière du Liban faisait déjà que la situation alimentaire et aussi pour d'autres biens essentiels comme le pétrole, était à flux tendu", rapporte Éric Verdeil, chercheur à Sciences-Po et auteur d'Atlas du Liban. Il craint une aggravation de la situation, même si le port de port de Tripoli, la deuxième plus grande ville du Liban, situé au Nord, est en capacité de prendre en partie le relais.
On peut penser que le port de Tripoli, qui est loin de tourner au maximum de ses capacités aujourd'hui, pourrait accueillir une partie du trafic.
Eric Verdeil, spécialiste du Libanà franceinfo
Mais, souligne-t-il, "la capacité de transbordement est une chose mais la question du stockage reste à mon avis posée". Le port de Beyrouth stockait en effet énormément de produits. Les silos de blé, complètement détruits, pouvaient par exemple contenir 120 000 tonnes. Même si la communauté internationale envoie de l'aide alimentaire, les Libanais vont sans doute devoir s'adapter et peut-être manger moins.
Une crise par-dessus la crise car à cause de l'effondrement de l'économie, les prix des produits alimentaires avait déjà considérablement augmenté. Depuis janvier, ils avaient doublé.
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