Liban : l'ex-général Michel Aoun élu président après 29 mois de vide institutionnnel
Le pays était sans dirigeant depuis 29 mois et l'élection de Michel Aoun est le fruit d'un laborieux compromis entre les principales factions politiques, habituellement promptes à s'affronter sur tous les dossiers.
Après 29 mois de vide institutionnel, le Liban a (enfin) un président. L'ex-général Michel Aoun a été élu à la plus haute charge du pays par un vote du Parlement, lundi 31 octobre. Il a obtenu 83 voix, 36 parlementaires ont voté blanc et 8 votes ont été annulés, a annoncé le président de la Chambre des députés. Cet ancien général chrétien de 81 ans regagne le palais présidentiel de Baabda pour un mandat de six ans non-renouvelable. Il devient le troisième général à accéder à la magistrature suprême.
Jusqu'à maintenant, toutes les tentatives d'élire un chef de l'Etat s'étaient avérées infructueuses. A 45 reprises, le Parlement a essayé en vain d'atteindre le quorum des deux tiers nécessaire pour organiser le vote, soit 86 des 128 députés (répartis à parts égales entre chrétiens et musulmans). Il a manqué deux voix à Michel Aoun pour être élu au premier tour. N'était plus requise à partir du second tour qu'une majorité simple de 65 voix et Michel Aoun en a recueilli 83.
Elu grâce au soutien de ses rivaux
Proche allié du Hezbollah chiite depuis dix ans, Michel Aoun a été élu en application d'un accord conclu avec son ancien adversaire, le sunnite Saad Hariri, à qui devrait revenir le poste de Premier ministre. Parmi les soutiens à sa candidature figuraient d'anciens ennemis comme le chrétien Samir Geagea ou le druze Walid Joumblatt. Cet ancien héraut de la lutte contre le régime syrien, qui a ensuite effectué une volte-face en se rapprochant de Damas, devient ainsi le 13e président du Liban depuis l'indépendance en 1943.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.