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Liban: Xriss Jor chante sa colère contre l’indifférence des politiques
Des déchets ménagers qui jonchent les rues, des coupures d'électricité, d’eau et... aucune solution en perspective. Choquée par l'inertie des politiques au Liban, une jeune chanteuse décide de faire entendre sa voix. Xriss Jor reprend un titre de Michael Jackson «Nobody cares about us» (personne ne se préoccupe de nous).
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Ce ne sont pas seulement les bombes qui défigurent le Liban, mais aussi les ordures ménagères. Depuis fin juillet 2015, les poubelles s’entassent dans la rue, flottent dans le fleuve, menacent la santé publique et rien n’est fait pour régler la crise. Trop, c’est trop.
La jeune chanteuse Xriss Jor, 29 ans, refuse de rester les bras croisés. «J’étais aux Etats-Unis pour préparer mon album, je me suis sentie soudainement futile, je voulais crier ma colère face à cette indifférence générale des responsables qui nous humiliaient.»
Personne ne se préoccupe de nous
Elle reprend alors le tube du roi de la pop, Michael Jackson, Nobody cares about us, qui dénonce l'injustice, adapte les paroles et sort un clip fin octobre avec la bénédiction de son producteur américain Quincy Jones. «Je suis si fier d'elle, de sa magnifique interprétation et de ce qu'elle fait pour attirer l'attention sur ce qui se passe dans son pays», affirme-t-il au début de la vidéo. Le clip qu'elle a posté sur sa page Facebook est un succès. Il a été vu près de 250.000 fois en moins d’un mois.
Un écho à la colère des jeunes
En dénonçant l’inertie des politiques, la mal gouvernance et la corruption, Xriss Jor s’est fait l’écho de la jeunesse libanaise qui s'est mobilisée à Beyrouth.
«Elle a dit tout haut ce que l’on pensait tous, on n’en peut plus de ces responsables politiques qui n’ont rien à faire du pays. En plus, le rythme de la chanson est agressif et exprime la rage que l’on a face à leur indifférence», affirme Marc, 22 ans, qui a participé aux manifestations dans le centre de Beyrouth à l'appel du mouvement «Vous puez».
«Il faut que ça change»
La jeune chanteuse se dit aujourd'hui fière de voir que de nombreux Libanais pensent comme elle, qu'ils se soient mobilisés et continuent de le faire pour refuser une situation aberrante, révoltante : «L'électricité, l'eau, la gestion des poubelles, c'est le minimum et on est obligés de manifester pour ça.» Si les politiques continuent de faire la sourde oreille, elle ne lâche rien et reste déterminée: «Je ne sais pas quand ça va changer, qui va changer les choses, mais il faut que ça change !»
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