Contrat Total en Iran : "L'avenir des relations commerciales entre la France et l'Iran est brillant, si les Américains laissent faire"
Alors que la firme française Total fait son retour en Iran, deux ans à peine après la levée de l'embargo, l'avocat Me Ardavan Amir-Aslani estime que le marché de ce pays est "fondamental".
Le groupe français Total vient de faire son retour en Iran. La compagnie pétrolière a signé lundi 3 juillet un contrat de 4,8 milliards de dollars pour exploiter un immense champ gazier avec ses associés chinois et iranien. Selon l'avocat Me Ardavan Amir-Aslani, cette arrivée sur le marché iranien est très porteuse pour l'entreprise française puisque "le marché iranien est un marché fondamental de par son importance". L'avocat et essayiste a ouvert un bureau à Téhéran, l’un des premiers cabinets d’avocats français à s’installer en Iran, en août 2015.
"Pour chaque besoin iranien, il y a souvent une réponse française majeure. L'avenir des relations commerciales de la France et de l'Iran est brillant, tout secteur confondu, si les Américains laissent faire", estime-t-il. Cependant, le président des États-Unis Donald Trump souhaite remettre en cause l'accord de juillet 2015 sur le nucléaire iranien et veut le retour des sanctions. "La réalité est que le président américain, malgré son discours, a approuvé que les Iraniens ont respecté à la lettre leurs engagements contenus dans l'accord nucléaire. Ils ont donc levé les sanctions américaines. C'est ce qui a permis à Total d'investir." Pour Me Ardavan Amir-Aslani, l'Iran fait l'objet d'un "ostracisme international, principalement de la part des États-Unis, depuis plus de trois décennies. Le pays est coupé du monde."
"On ne va pas en Iran comme on va en Allemagne"
La réélection du président Hassan Rohani, un réformateur qui souhaite que le pays retrouve une place sur la scène économique internationale, est "fondamentale", d'après Me Ardavan Amir-Aslani. "Rohani incarne l'ouverture du pays, une lecture pragmatique, la volonté que l'Iran retrouve sa juste place." Au-delà de Total, Renault se trouve également en Iran. "C'est plus facile pour les grands groupes parce qu'on ne va pas en Iran comme on va en Allemagne. C'est une décision lourde. Il faut y aller avec un certain budget et une volonté d'investir sur le long terme." Un des freins à l'installation en Iran est notamment que les banques ne soutiennent pas les entreprises. "Il n'y a aucun financement pour l'Iran parce que les sanctions qui ont été levées sont uniquement celles qui concernent la question nucléaire. Celles qui font le plus de mal sont les sanctions américaines, notamment celles qui frappent les transactions en dollars", conclut l'avocat.
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