: Vidéo "Il faut continuer de faire pression pour ne pas voir l'Iran acquérir des forces nucléaires", affirme l'ambassadrice israélienne en France
Pour l'ambassadrice d'Israël en France, Aliza Bin-Noun, l'Iran ne peut participer aux négociations sur le nucléaire tout en ayant une politique agressive dans la région.
Alors qu'une rencontre pourrait avoir lieu entre les Etats-Unis et l'Iran pour trouver un accord sur le nucléaire iranien, l'ambassadrice d'Israël en France, Aliza Bin-Noun, estime sur franceinfo "qu'il faut continuer de faire pression sur l'Iran pour atteindre l'objectif, qu'[Israël] partage avec la France, les Etats-Unis et les autres pays de la communauté internationale de ne pas voir l'Iran acquérir de forces nucléaires". Lundi 26 août, le président américain Donald Trump a jugé réaliste une rencontre avec le président iranien dans les prochaines semaines lors d'une conférence de presse en clôture du G7.
franceinfo : Les pays du G7 sont à l'unisson pour dire que l'Iran ne devait pas posséder l'arme nucléaire. Emmanuel Macron dit que les conditions sont réunies pour une rencontre Rohani-Trump et donc un accord, est-ce que c'est une prise de position qui vous rassure ?
Aliza Bin-Noun : J'ai suivi hier la visite de Javad Zarif ici en France et la conférence de presse aujourd'hui mais nous les Israéliens sommes très inquiets et concernés par rapport à ce qui s'est passé dans notre région avant-hier et hier. Il faut dire qu'Israël a contrecarré une attaque de drones iraniens armés dont la cible était la police israélienne en Syrie et ce n'est pas la première fois. Il y a un an et demi, c'était aussi le cas par rapport à un drone iranien et ça c'est très inquiétant parce qu'il est clair qu'ils ont voulu viser la population israélienne par une attaque qui, heureusement, a été contrecarrée.
Vous ne croyez pas aux bonnes intentions de Téhéran ?
Il faut voir les faits. Il y a eu un attentat qui a presque réussi il y a deux jours par des drones armés iraniens de Syrie vers Israël. Il faut se rappeler aussi du comportement et de la politique iranienne dans la région dont on a parlé ces derniers jours. L'Iran gère une politique très agressive par rapport à la région, pas seulement par rapport à Israël. Il faut aussi mentionner ce qui n'est pas suffisamment mentionné, qu'hier soir il y avait un festival de musique à Sderot en Israël et une roquette est tombée sur l'endroit où ce spectacle avait lieu. Il y avait là-bas 4 000 personnes, des enfants avant la rentrée scolaire et c'est vraiment une chance qu'il n'y ait pas eu de victimes. Le Hamas, dans la bande de Gaza, a aussi une grande coopération avec l'Iran.
Il est clair pour vous que l'Iran investit des forces armées en Irak, en Syrie, au Liban pour attaquer Israël ? La réponse doit être de ne plus parler à Téhéran ou de tenter des négociations ?
C'est un fait que tout le monde voit. Les drones armés qui étaient en train d'attaquer Israël, c'est un fait. Le fait qu'Israël a contrecarré encore une fois, c'est une grande chance. La réponse doit être de renforcer la pression sur l'Iran parce qu'on voit que la situation qui existe aujourd'hui en Iran n'est pas la situation qu'il y avait il y a deux ans. Les sanctions économiques ont un résultat, un impact. Je pense qu'une politique qui donne aux Iraniens un espoir, la notion qu'ils peuvent d'un côté continuer leur politique agressive et de l'autre côté avoir des négociations et des échanges est très problématique. Il faut continuer de faire pression sur l'Iran pour atteindre l'objectif, que nous partageons avec la France, les Etats-Unis et les autres pays dans la communauté internationale : ne pas voir l'Iran acquérir de forces nucléaires. C'est un objectif que le monde occidental partage.
Donald Trump se dit prêt à rencontrer Hassan Rohani, qu'est-ce que ça vous inspire ?
J'ai entendu la conférence de presse et ce que le président américain a dit. Les choses sont très ouvertes, il a accentué ses déclarations par rapport à la politique qui doit être poursuivie par rapport à l'Iran et c'était très ferme. Comment peut-on parler de la stabilité de la région d'un côté et de l'autre voir des faits, c'est-à-dire ce qui s'est passé il y a deux jours ? C'est complètement l'opposé.
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